Huit heures à Berlin, Blake et Mortimer chez les Goths

Un Blake et Mortimer c’est toujours un espoir, inassouvi le plus souvent, de retrouver Jacobs ou au moins son esprit si ce n’est son talent. Avec la dernière tentative du genre, Huit à heures à Berlin, on dira en préambule que le dessin d’Antoine Aubin est lui au rendez-vous de ce que l’on doit attendre, dans le ton, parfait comme pour L’Onde Septimus avec en 2013 l’excellent Jean Dufaux au scénario. Transition parfaite pour donc en parler de cette histoire écrite par José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental. Fourre-tout peu-être dû à un cahier des charges, un Olrik figurant paumé, des dialogues délirants qui dérapent comme la diatribe stupéfiante du méchant Lee Marvin de service sur la France et sa faiblesse pour le communisme (surtout en 1963 avec De Gaulle), l’Algérie et l’Indochine que les Américains ont trouvé en piteux état à cause de nous. Pour s’en faire virer dix ans plus tard. Quant à la détente du Smith et Wesson, l’inspecteur Harris a dû sortir du corps du général yankee. Détails certes mais aussi dès la première planche la suite est annoncée pour qui regarde bien. Donc, un cocktail laborieux, berlinois mais pas dans la lignée de Bernie Gunther.

Huit heures à Berlin

Dans l’Oural en 1963, une équipe d’archéologues dirigée par Olga Mandesltam recherchent la cité d’Arkhaïm et tombe sur des cadavres aux visages écorchés, à la mèche rebelle et aux yeux bleus. A Berlin un espion n’a que le temps de dire un mot à son patron sosie de l’acteur allemand Gert Froebe, Doppelgänger, sosie dans la langue de Goethe, et légende bien connue outre-Rhin. A Londres Mortimer se prépare à partir vers l’Oural et cherche son Leica. Blake lui c’est direction Berlin pour une réunion des patrons des services secrets dont le bien connu Pradier sous autorité du général Carver. Opération Prince à Berlin divisé depuis la fin de la guerre en zones d’occupation alliées et coupé en deux par le Mur.

 

Prince nous dit-on ? Allons bon. Camelot ? Allez savoir. Berlin, printemps 1963, un savant nazi qui fait des trous dans le crâne, Sir Alfred en pasteur, Psychose dans la tête de Mortimer, Olrik, RFA et RDA, guerre froide qui se réchauffe (damned et dans le texte) allez, vous avez trouvé ? Lisez quand même ce Blake un peu beaucoup auberge espagnole ou taverne berlinoise, au choix. On ne boude pas, car comme souvent dit, la critique est aisée mais l’art est difficile. Donc… pour fans qui ne veulent pas avoir un trou sur le rayon de leur bibliothèque.

Blake et Mortimer, Tome 29, Huit heures à Berlin, Blake et Mortimer Dargaud, 16,50 €

3.6/5 - (19 votes)

7 commentaires

  1. Purée comme vous êtes catégorique sur ce remarquable album (excellent dessin qui rappelle E. P Jacobs, un superbe et original scénario rien à voir avec Le testament de… Publié il y a quels années). Enfin un album bien équilibré, captivant. Seul les couleurs ne valent pas une édition originale. Il y a des clins d’oeil (JFK, Hitchcock..), Jacobs à dessiné Charles Trénet et Miller dans le fantastique SOS Météores de 59, do’c ce n’est pas nouveau. Non !!! Cet album tant attendu est superbe, on a hâte de voir cette équipe perpétuer l’œuvre de E. P Jacobs encore et encore. Vous semblez chafouin ?? Peut être que votre jugement évoluera.

    • Nul ,anticommunisme exagéré. Scénario déplorable. Dessin pas à la hauteur de juillard.

  2. remarquable , dessin soigné , scénario ciselé ; j’ai a- do – ré !!

  3. Dessin ok texte nul nul nul nous sautons des étapes sans même avoir des détails sur les protagonistes de l histoire. Une histoire sans âme

  4. Excellent opus. Un régal, tant sur le plan du dessin que du scénario qui tient du thriller. A lire absolument.

  5. Excellent album avec un dessin de haute qualité et un scénario tout aussi excellent. Un bel hommage à Hergé, la voiture qui plonge dans le lac, le retour de Pradier, l’Allemagne, la Suisse, l’URSS, c’est très varié. Espérons que ce trio continuera !

  6. On retrouve assez bien EP JACOBS dans le dessin, mais dans le scenario et les dialogues, quelle catastrophe !!