Le Dernier Espadon, Blake, Mortimer et Van Hamme

Retrouver l’Espadon, Olrik bien sûr, Blake et Mortimer face à un nazi qui veut faire un gros boum sur Buckingham Palace, Londres une fois de plus attaquée, que demander de plus si en prime, façon de parler, c’est Jean Van Hamme qui est au piano pour interpréter sa propre symphonie. Le Dernier Espadon va-t-il prendre son vol ? Dans quelle sombre affaire d’état les deux héros de Jacobs, revus et bien par Teun Berserik et Peter Van Dongen au dessin (La Vallée des immortels) sans dérapages intempestifs, vont-ils encore se fourrer au péril de leurs vies. Van Hamme a bien secoué mine de rien le cocotier, joué d’humour, d’allusions, repris la grande Histoire en toile de fond, l’IRA entre autres, et un clin d’œil aux agents 00. Qu’ajouter ? Qu’on est revenu en arrière de belle manière, en 1948, avec une histoire aérienne, tordue et machiavélique même si l’on sait que tout finira bien old chap. Écrit par un grand scénariste qui sait ce qu’est une bonne BD avec tous les ressorts nécessaires. Ce qui n’est pas toujours le cas pour Blake et Mortimer.

Le Dernier Espadon

Un major de la Navy abattu et remplacé par un sosie, Humbletweed est désormais le ver dans le fruit, une opération capitale pour l’Angleterre. Mais que l’IRA irlandaise en guerre avec le royaume veut faire échouer. Pire s’en servir pour aider à un attentat incroyable. Sur la côte de République d’Irlande débarque un ancien officier SS Von Rausch accueilli par Milligan patron de l’IRA. Avec le trésor de guerre nazi il veut tenter à nouveau de raser Buckingham Palace mais pour cela il lui faut un avion d’exception alors que Mortimer se rend avec Nasir dans l’ancienne forteresse Markan où sont toujours stockés plusieurs Espadon. Il faut les évacuer mais seul Mortimer connait les codes qui permettent de les faire voler. Blake lui a confié cette mission dangereuse alors que le monde est prêt à basculer dans de nouvelles guerres en Corée, Palestine, que Mao prend le pouvoir en Chine, que le rideau de fer s’est fermé. Blake est persuadé que le monde ne connaitra jamais la paix.

Le Dernier Espadon

Jean Van Hamme monte en puissance petit à petit, place ses pions, ses idées. Il anticipe, rend ses héros plus pragmatiques, réalistes en fait, voire amers comme Blake. On se tue pas mal dans ce Dernier Espadon, on se ment, se manipule, se trahit. Mais il y a toujours l’effet de surprise, le détail à ne pas manquer. Des scènes à grand spectacles de combats, d’embuscades, Nasir tient une place importante et se voit proposer, ironie, une place à venir de majordome. Van Hamme à jute titre a conservé le ton d’époque avec les diminutifs en rapport. On aimé aussi une Moneypenny avant la lettre un peu dodue. Le Bezendjas fait un coucou. Tout est dans le ton de l’œuvre de Jacobs, comme d’habitude quand Van Hamme signe un Blake, et un vrai divertissement qui rend hommage à un titre phare de la série mythique.

Les Aventures de Blake et Mortimer, Tome 28, Le Dernier Espadon, Dargaud, 15,95 €

Le Dernier Espadon

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4 commentaires

  1. il y a quand même un petit mystère dans le mystère de la pyramide du Makran (pages 7 et 8),
    celle-ci d’abord n’est pas située au Pakistan, mais en Iran, en façe du detroit d’Ormuz,
    c’est la sortie terrestre de la base secrète quand on utilise le tunnel sous le détroit ,
    quant à l’entrée terrestre de la base secrète située dans le sultanat d’Oman au ras Musandam
    (une enclave à côté des émirats arabes), elle n’a jamais été mentionnée dans la série
    des espadons et dans l’album le dernier espadon, la sortie terrestre par laquelle
    sortent les cinq derniers espadons est située dans le Makran, donc en Iran et non au Pakistan,
    le problème réside dans le transport de ces cinq derniers espadons, comment a-t-il pu
    s’effectuer à travers l’étroit tunnel qui passe sous le détroit ?
    malgré ce petit mystère, le scénario de Van Hamme est bien imaginé, tout à fait réussi
    dans la ligne de la série et reste bien divertissant

  2. blake et mortimer, dernier espadon
    suite à mon dernier e-mail, il y bien sûr une méthode simple:
    démonter et remonter les espadons, mais quel travail!
    et non mentionné dans le récit
    g.rudolf

  3. L’HISTOIRE EST ATTRAYANTE. DOMMAGE POUR LES VEXILLOLOGUES AVERTIS -DONT JE SUIS : IL Y A UNE GROSSE ERREUR AVEC LE DRAPEAU/PAVILLON QU’ARBORE LE PETROLIER ALLEMAND ; EN EFFET LE TRICOLORE NOIR-ROUGE-OR N’APPARAITRA OFFICIELLEMENT QU’EN 1949 ET L’HISTOIRE EST SUPPOSEE SE PASSER EN 1948. C’EST DONC LA MARQUE DISTINCTIVE IMPOSEE PAR LES ALLIES AUX BATIMENTS ALLEMANDS DE COMMERCE APRES 1945 QUI AURAIT DU ETRE DESSINEE A LA PLACE…

  4. Petite anomalie technique :
    Les half-track utilisés sont des M2 ou M3 américains, motorisés par un six cylindres essence.
    Page 28, le professeur Mortimer indique un faible niveau de …gasoil.
    Page 37, Razul immobilise le véhicule en enlevant les câbles de bougies.
    => Essence ou diesel ? Véhicule hybride ?
    Reste une histoire passionnante.