La Course du siècle, un marathon en forme de vaudeville sportif

Il y a parfois des évènement sportifs qui dépassent tout ce que l’on peut imaginer à la fois d’humour involontaire et de bêtise institutionnelle. Le marathon des JO de Saint-Louis (USA) au début du XXe siècle en est un des plus beaux et rigolos exemples. La Course du siècle qui relate les tours et détours de cette parodie est signée par Jose Luis Munuera au dessin qui apporte sa joyeuse part de comique et de trait pertinent à cette comédie digne d’un film de Oury et De Funès. Au scénario, Kid Toussaint qui a mis en scène les auteurs majeurs de ce marathon de 1904 pour la troisième édition des JO dont De Coubertin se moquait totalement car pas en France. En prime Saint-Louis recevait la même année l’Exposition Universelle. Un vaudeville sportif qui méritait vraiment par son côté surréaliste d’être mis en images dans un album où le dessin de Munuera fait la différence.

La Course du siècle

1902, Saint-Louis va organiser les prochains JO. Des Olympiades fraichement remises en course mais où les Américains veulent bien faire comprendre à l’Europe qu’ils sont les meilleurs. Places aux concurrents pour le marathon don Carjaval, cubain, une vraie flèche qui arrivera limite à s’inscrire. Hicks l’américain, l’éternel second, Poulidor avant la lettre, veut arriver premier par tous les moyens. Len et Jan frères ennemis sud-africains seront là aussi. Comme Lorz qui rêve qu’on parle de lui, séducteur né. Ils seront 32 au départ, une belle brochette de cas divers, variés et même avariés au moins mentalement.

La Course du siècle

Une galerie burlesque sur un parcours non fléché en ville parmi les passants, bousculades, erreurs de direction, passage à niveau en plein soleil, avec des ravitaillements aléatoires. Ce n’est plus un marathon qui d’ailleurs restera le plus long en temps de la spécialité, c’est presque une sélection naturelle. Même si on rit devant les obstacles franchis, l’humour des auteurs, on sent que ça n’ a pas dû être de la tarte. Reste qu’il fallait le faire si possible sans tricher, ce qui montre que le dopage ne date pas d’hier. Des aventures cocasses ponctuent les kilomètres ou miles. A vous de découvrir qui a gagné cette épreuve ubuesque. Un régal et des coulisses dévoilées en fin d’album dont la couverture est superbe.

La Course du siècle, Le Lombard, 19,95 €

3.6/5 - (9 votes)