Les Grandes batailles navales, Santiago de Cuba massacre annoncé

A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Avec la bataille navale de Santiago de Cuba en juillet 1898, la puissante flotte américaine va littéralement désintégrer la flottille espagnole qui tente de s’échapper. Jean-Yves Delitte dans ce nouvel album de sa collection Les Grandes batailles navales raconte ce qu’on ne peut pas en vérité appeler une victoire mais simplement un massacre annoncé.

Santiago de Cuba

Espagne contre USA, 1898 en février un cuirassé de la Navy va mettre de l’ordre à Cuba où des rebelles vireraient bien les Espagnols. Mais les USA ont trop d’intérêts dans l’île. Le USS Maine est coulé par une explosion dans le port. La guerre peut commencer et curieusement c’est aux Philippines que la Navy ouvre le bal en coulant une douzaine de vaisseaux espagnols. A New-York, Hearst le magnat de la presse et Cabot Lodge le sénateur (il sera associé plus tard à Nixon contre Kennedy et jouera un rôle majeur pendant la guerre du Vietnam) sont persuadés que les USA ont un besoin vital de nouveaux territoires. La marine US prend position au large de Cuba, coupe les câbles du télégraphe, une armée de débarquement se prépare en Floride où on retrouve une autre figure de la politique US, Teddy Roosevelt et ses commandos accompagné de Davis correspondant de guerre. L’invasion est prête et les navires US doivent sécuriser les côtes avec vingt navire dont cinq cuirassés. La flotte cubaine est mouillée devant Santiago de Cuba où deux soldats cubains vont être les témoins d’une défaite totale.

Santiago de Cuba

Quand les navires espagnols sortent pour s’échapper de la baie même l’amiral US a des états d’âme mais ce qui ne l(’empêche pas d’anéantir ses cibles. Texas, Indiana, Oregon et Iowa laminent les Espagnols le 3 juillet 1898. Un seul mort du côté US, 300 chez les Espagnols. La colline de San Juan est prise par Roosevelt. Cuba est indépendante, Porto Rico, Guam et Philippines passent aux mains des USA. Quant à Cuba, l’histoire montrera que sous peu, après Batista un certain Castro va rebattre les cartes. Un excellent dossier en fin d’album et un beau travail de Delitte.

Les Grandes Batailles navales, Santiago de Cuba, Glénat – Musée Nationale de la Marine, 15,50 €

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