Un coin paumé de Bolivie dans la montagne, un patelin, un gringo, un gamin et son père, à priori pas de quoi en faire toute une histoire ou une symphonie. Sauf que si c’est Matz qui se met à l’orchestre, la mélodie va jouer dans un registre plus proche du Te Deum que de la balade argentine. Comme c’est Philippe Xavier qui, en plus d’avoir mis son grain de sel dans l’histoire, a assuré la mise en images des notes sur la portée, avec leur Tango au Lombard on pouvait s’attendre à ce qu’il y ait de la rumba dans l’air raréfié de la Cordillère des Andes. Bingo pour Tango. Du cadavre dans la sierra, des comptes à régler, des menteurs en tout genre, du fric qui se promène, Matz et Xavier ont donné vie à un nouveau héros aventurier qui fait ses classes dans ce tome 1 et annonce la couleur avec force et brio pour la suite de ce qui pourrait bien devenir une série à succès.
Un western contemporain, Tango (et pas Django !), c’est clairement revendiqué par Matz et Xavier (Lire l’interview des auteurs). Le désert, la sierra, la ferme perdue, les méchants et la belle tenancière de saloon, les duels, il y a un peu de Rio Bravo, des Sept mercenaires, de L’Homme des hautes plaines ou de Johnny Guitare dans ce Tango. Il a un passé qu’il va assumer, raconte sa vie en voix off et a quand même un bon fond. Le héros pas vraiment pur, mais dur à cuire. Tango est charismatique, n’a pas vraiment un passé trop pourri, pas de drogue au menu dans ses convoyages maritimes. Donc tout fonctionne, bien cadré et dessiné avec la fougue, la précision, le réalisme et la sensualité qu’on lui connait par Philippe Xavier (Croisade, Conquistador, Hyver 1709). Bon cadrage aussi et découpage, efficace. On retrouvera la belle mais méchante Carmen, le privé Mario et Tango évidemment dans le prochain album, sachant que ce tome 1 est une histoire complète.
premier tome très prometteur 5 étoiles!!!!!!!!