Les années passent. Soixante ans déjà que Gaston faisait ses premiers pas dans Spirou. On le verra même faire de la figuration dans une aventure du duo Spirou et Fantasio. Gaston s’expose à Paris dans Gaston : au-delà de Lagaffe, exposition qui se se tient du 7 décembre au 10 avril 2017 à la bibliothèque du Centre Pompidou.
Planches et éditions originales, dessins inédits, photographies, inventions et gags en tous genres permettront de redécouvrir un Gaston proche de tous derrière lequel débordent tout le talent et l’audace d’André Franquin. Conçue avec le concours de Frédéric Jannin (dessinateur de bande dessinée, auteur de la série Germain et nous et contributeur au Trombone illustré, aux côtés de Franquin, Peyo, Bretécher, Gotlib…) et de Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault (auteurs chez Dupuis) de Yvan Delporte, rédacteur en chef et de la série en cours La véritable histoire de Spirou) l’exposition élaborée par la Bpi s’inscrit en écho au programme éditorial de l’anniversaire du personnage porté par les éditions Dupuis dont l’un des rendez-vous sera, début 2017, l’édition spéciale anniversaire au tirage limité de la série Gaston, en 22 volumes, avec des couleurs restaurées, et la publication d’un catalogue d’exposition largement documenté.
Un long fleuve tranquille
Mais qu’est-ce qui a fait le succès de Gaston ? Le talent de Franquin évidemment mais aussi la gentillesse naïve de Gaston. Au fil des pages jamais Gaston n’a la moindre velléité de méchanceté. Il est loufoque, distrait, amoureux, inventif, gaffeur, destructeur mais avec le sourire. Gaston est un grand dadais, un brave type contre lequel on ne peut rien. Tout glisse. De Fantasio à Prunelle ou Monsieur Boulier, sans parler de De Mesmaeker, ils frôleront l’asile pour avoir voulu essayer d’affronter Gaston. Un long fleuve tranquille, Gaston. Il y a peut-être sa mouette qui a un mauvais fond et encore. On l’a suivi au fil des semaines, découvrant avec ravissement que ce néanmoins subtil garçon pouvait en faire voir de toutes le couleurs à son entourage, par hasard et par la force des choses. Alors on l’a adopté en ce début des années soixante où il sortait du lot des personnages traditionnels de BD. L’humour avait gagné et Gaston allait être le roi d’un univers poétique qui faisait du bien. Il n’a pas pris une ride et on souhaite qu’il continue à faire rire, sourire et rêver très longtemps ses (jeunes) lecteurs d’aujourd’hui. J-L. T
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