C’est l’album le plus attendu et à plus d’un titre. Le Retour de Lagaffe n’est pas neutre et avait déclenché dès son annonce diverses polémiques, voire un refus provisoire de la famille. Pas neutre en effet de ressusciter Gaston, mythique personnage de Franquin qui aura marqué des générations de lecteurs. Gaston c’était tout le talent du créateur du Marsupilami, le repreneur du meilleur Spirou jamais en planches, l’auteur d’Idées Noires à jamais uniques. Fallait-il ou pas que Delaf (ou autres) reprennent la main et donc le crayon pour certes peut-être retrouver un lectorat mais aussi lancer sur le marché un poids lourd tiré à centaines de milliers d’exemplaires ? Soyons clair. La ou les vraies questions sont : M’enfin pourquoi ? Le Retour de Lagaffe est-il réussi ? Tient-il la comparaison avec Franquin sur le plan dessin ou scénario parfois avec Jidéhem et Delporte que l’on a trop tendance à oublier ? Comment les lecteurs vont-ils réagir alors que Gaston et Franquin faisaient en leur temps l’unanimité d’un classique inclassable et inégalée ? Bons débuts ou bof comme dirait Gaston ?
Ouvrez le bal. De longues vacances il aurait pris Gaston et il retrouve son petit monde au bureau. Qui a des craintes mais Prunelle a planqué tout son matériel. Lagaffe ne se refait pas évidemment et l’introduction annonce la couleur, celle du moule copier-coller. Mademoiselle Jeanne, Lebrac, Sonia, Bertje, Jef, Boulier, Jules, Longtarin,le casting est au complet. Gaston peut recommence à gaffer jouer au petit chimiste, air connu. Jeux de mots, années soixante pour décors et accessoires, mouette rieuse et vitamines, bon, on reste mitigé. Même Mademoiselle Jeanne a des doutes mais Gaston s’est jeté à l’eau. Des gags bon enfant, Spiderman-Gaston a un super pouvoir et enfin apparait ce brave De Mesmaeker et ses contrats insignables. Un enduit qui présage la super glue, Gaston est gentiment niais, manifeste, se dépense sans compter.
Allez on se repose la question. L’univers est scrupuleusement respecté et le cahier des charges sûrement draconien, personnages, style, décors. Delaf s’y est accroché, c’est évident, obligé. Soyons honnêtes, oui il y a de bon gags dont celui du bowling et jokari, celui des dessins refusés qui dissimule une forte pointe d’humour. Aveuglé par Gaston ou par son copain dessinateur maudit, le message est clair. Fantasio fait de la figuration avec le Gaston-latex. Et le Marsupilami est de la fête. Un psychiatre aussi. On boit pas mal chez Dupuis. Au total, même si on avait pu découvrir Gaston le retour prépublié dans Spirou, l’album a des qualités malgré des répétitions par contre de gags dont ceux du chimiste et des textes un peu longs. A quand le prochain ? Tout va aussi dépendre des ventes.
Gaston, Tome 22, Le retour de Lagaffe, Dupuis, 12,50 €
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