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The End, Zep pour un thriller écologique

On l’attendait. Zep a depuis quelques années non pas changé son crayon de main mais s’est dirigé vers d’autres univers graphiques et scénaristiques que ceux de Titeuf. Une histoire d’hommes, Un Bruit étrange et beau, et aujourd’hui une sorte de retour à la terre avec un thriller écologique, The End. Et si les arbres avaient une conscience, une intelligence capable d’actions et de choix, si en fait la nature était la grande régulatrice de la vie de l’univers ? C’est sur ces bases que Zep décline son histoire au dessin très convaincant et impressionnant, accompli.

Dans les Pyrénées espagnoles, une trentaine de randonneurs et de villageois tombent raides morts, sans raison. En Suède dans une réserve, Théodore Atem rejoint des chercheurs pour un stage. Il est reçu par Moon, une jeune femme, tandis que tourne en boucle le premier album des Doors, disque fétiche du professeur Frawley responsable de l’équipe. Le but de leurs travaux porte sur la communication des arbres entre eux et avec les humains. Des capteurs ont été placés dans la forêt. Les arbres seraient capables de modifier leurs capacités chimiques en quelques instants. Il faut les approcher en ami. Les arbres seraient aussi capables de réguler les espèces animales si elles prolifèrent trop. Théodore découvre un curieux champignon qui pousse dans les bois et que l’on avait aussi vu sur les lieux de la catastrophe dans les Pyrénées. Trouver l’ADN des arbres permettrait de mieux comprendre la mémoire de la Terre selon Frawley. Théodore traine avec lui un passé mouvementé. Des faits bizarres avec les animaux intriguent de plus en plus les scientifiques. Un laboratoire pharmaceutique est implanté dans la région. Frawley dévoile à Théodore que selon lui c’est la Terre et les arbres qui ont décidé de se débarrasser des dinosaures.

Pas évident à gérer ce style de scénario qui peut faire penser à de la science-fiction comme à un récit catastrophe. En se plongeant à la suite de Théodore on découvre des raisonnements qui peuvent tenir la route au moins en partie. Ensuite poussés au paroxysme de leurs effets, ils sont moins convaincants mais percutent quand même l’imaginaire par leur simplicité. Avec un titre d’album sans ambiguïté, on y ajoute un suspense qui est un peu rapidement mené à son terme. Au total on se laisse prendre par ce polar environnemental où les meurtriers ne sont pas ceux qu’on croit. Des teintes monochromes qui se mélangent selon les cases ou les situations sur du noir et blanc peaufiné, l’humanité creuse son tombeau mais la Terre sifflera peut-être un jour la fin de la partie.

The End, Rue de Sèvres, 19 €

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