Billionaire Island, place aux riches

Un comics qui colle à l’actualité avec réchauffement climatique, taxations des richissimes, super-profits. Besoin d’un havre secret où seul le poids de fortune est le ticket d’entrée, c’est l’idée géniale de Rick Canto dans Billionaire Island qui a créé un lieu magique. Et il est prêt à tout le garçon, meurtres, éliminations pour garantir la paix à ses ouailles pleines aux as sauf qu’il va tomber sur un os. Mark Russell au scénario, Steve Pugh (Harley Quinn Breaking glass) au dessin, le tout donne un comics atypique, aux connotations très actuelles, au dessin puissant, teinté d’humour.

Billionaire Island

Sur Canal Caviar, Rick Canto fait sa pub et celle d’Aggrocorp Foods. Comme investir devient compliqué en raison du climat qui explose en vol, des migrants dont il faut se protéger, il a conçu Freedom Unlimited, une île artificielle dans le Golfe du Mexique. Mais pour y aller il faut de l’argent, beaucoup hors de toute juridiction légale, protégé par des drones. Un sanctuaire pourtant pas à l’abri d’un homme dont la famille a été tuée par un programme d’aides alimentaires chargé d’un virus stérilisant et un antigène qui le fait muter en Ebola. Histoire de limiter la population mondiale objectif des riches. Canto a racheté Aggrocorp. Il est interviewé par Shelly Bly qui lui annonce que son PDG Corey Spagnola est mort. C’est le mystérieux justicier qui l’a tué. Canto invite la journaliste sur son île où elle se retrouve avec d’autres empêcheurs de tourner en rond séquestrés qui vont tout faire pour fuir bien que…

Tout a un prix, même et surtout l’honnêteté. Le Zorro de l’histoire va lui-aussi débarquer sur l’île et faire à toute l’ingéniosité du scénariste. On y croit à cette île magique, au fric sans limites que ce soit en France ou ailleurs. Et puis il y a le Business Dog, clé de toute cette aventure qui a le goût terrifiant de la vérité. Sous d’autres formes sans doutes mais on finira bien par en avoir un aperçu alors que tout par en vrille depuis le début du Covid, le retour de l’inflation et le prix galopant de l’énergie, l’Ukraine et Poutine qui pourrait ressemble à Canto. Allez, alors on ne désespère pas, enfin pas tout de suite. La fin du monde attendra encore un peu. Excellent ouvrage.

Billionaire Island, Urban Comics Indies, 16 €

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