Ellis Island, il était une fois en Amérique

Ellis Island est aux États-Unis l’alter ego désormais partie historique intégrante de la Statue de la Liberté au large de New-York. Lieu de transit, de filtrage, de sélection, c’était la porte d’entrée pour tous les immigrants qui voulaient venir s’installer aux USA. Des films dont le Parrain 2 ont eu Ellis Island pour cadre. Cette fois c’est la BD qui prend pour décor cet endroit hors du commun où si on en sortait, ce qui n’était pas toujours sûr au moins dans le bon sens, on était désormais un Américain dont les origines importaient peu. Enfin presque. Philippe Charlot (Le Train des orphelins) au scénario et Miras au dessin ont plongé au plus profond de cette Ellis Island où tout n’a pas été très rose, ni toujours le paradis attendu par des européens qui avaient souvent touché le fond sans espoir de retour.

Ellis Island

1907, les immigrés qui débarquent d’Europe ne font qu’augmenter. Passage obligé, Ellis Island. La future main d’oeuvre américaine est à bord de paquebots mais il va falloir faire le tri à l’arrivée. Giuseppe et Tonio sont deux Italiens qui ont choisi de partir. Tonio a été sélectionné par le riche de son village. Il est boiteux. Seules les 3e classe du navire passent par Ellis. Visite médicale, quarantaine, renvoi, classement, l’immigration travaille à la chaine mais il peut y avoir des arrivées programmées pour des raisons inavouables. Tonio qui maîtrise l’anglais aide ses compatriotes mais un curieux personnage le fait refouler à cause de son pied abimé. Comme Giuseppe qui aurait un contrat de travail ce qui est interdit à un migrant par la loi.

Ellis island

Une succession de cas particuliers souvent durs, tristes, injustes et puis les deux héros Tonio (peut-être pas là par hasard) et Giuseppe dont on se doute bien qu’ils ne vont pas passer leur vie sur l’île, qu’il va leur arriver des bricoles. La reconstitution de ce la vie au jour le jour sur Ellis est fidèle, impressionnant. Les magouilles, la mafia déjà, on est aux portes d’un rêve américain qui sera aussi celui de la fureur et du crime. Belle montée en puissance dans ce premier tome (un diptyque à l’arrivée) au dessin réaliste typé et vif.

Ellis Island, Tome 1, Bienvenue en Amérique !, Grand Angle, 14,90 €

Bienvenue en Amérique !

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