Archives : Quand Griffo a abandonné Giacomo et rencontré Luna avant Sherman

Des archives qui concernent Griffo au moment même où il renoue avec Giacomo qu’il abandonnait alors pour passer à Ellis, sa nouvelle série. Un clin d’œil amical de ligneclaire qui va publier une interview de Griffo et de Dufaux à l’occasion de la sortie de leur nouveau Giacomo C. retour à Venise le 18 octobre. Des retrouvailles agréables avec un héros de charme et d’épée que l’on redécouvre avec plaisir grâce aussi à l’éditeur Jacques Glénat.

Griffo a abandonné Venise et Giacomo pour rêver avec Ellis

Giacomo C. Il a besoin d’être infidèle. En mettant un terme à Giacomo C., série mythique dont le héros est un Casanova revisité par Jean Dufaux, Griffo a choisi. « Il était temps que je prenne de la distance, que je passe à autre chose », ce qu’il vient de faire avec Ellis, une toute nouvelle série dont le premier tome, Lady Crown, sort au Lombard dans la collection Portail.Venu des Canaries où il réside, Griffo était de passage pour le lancement de Ellis. Avec élégance et humour il avoue que « c’est le décor de Venise dans lequel Giacomo évoluait qui me manquera le plus ». Dix-huit ans de Giacomo, aventurier joueur et coureur, habile à l’épée comme en politique, Griffo n’aime pas s’ennuyer. Il l’affirme d’une voix douce mais ferme et Giacomo, cela commençait apparemment à bien faire. « Quand Sébastien Latour m’a proposé Ellis, un monde où le quotidien se heurte au féerique, j’ai été enthousiasmé par son approche très pure, très vécue du scénario ». Et Griffo sait de quoi y parle. Hormis Giacomo C., il a signé Vlad, un thriller dans une Russie moderne où règne le chaos, SOS Bonheur avec Van Hamme, Beatifica Blues avec Dufaux encore ou La Pension du Docteur Eon avec Cothias.

Ellis, 3 tomes, Le Lombard, 36 €

Griffo
Griffo. Photo Rama ®

Un éclectique, Griffo, qui a débuté à Spirou et à Tintin, un dessinateur capable de s’investir dans tous les genres. D’où ce plongeon dans le monde des rêves, ces rêves dont il a toujours essayé de se souvenir. « Avec Ellis je devais adopter le rythme des comics pour un polar urbain sur fond de fantastique. Le premier tome fait 54 pages. Au départ c’était trop dense. On a retravaillé l’histoire dans le ton des séries US. » Chaque album aura son histoire complète. Griffo a utilisé la couleur directe avec l’aide parfois de son ordinateur. Alors, avec Ellis, on pourrait croire que s’est formé un lot de héros à la SOS Fantômes voire à la Men in Black. Jugement trop réducteur. Griffo qui va peut-être travailler sur Sambre d’Yslaire adore fantasmer sur la réalité et la dualité des deux mondes en parallèles d’Ellis. Lequel est le vrai ? Question à méditer.

L’Oracle della Luna pour une saga vénitienne

L'Oracle della Luna Un vrai plaisir, celui de retrouver Griffo dans une belle histoire qui a pour décor l’Italie de son Giacomo C. mais plus tôt, au XVIe siècle. Griffo avec l’aide de Rodolphe pour le découpage a adapté le roman de Frédéric Le Noir qui en signe bien sûr le scénario. L’Oracle della Luna est une savoureux mélange d’action, aventures, politique, philosophie même autour d’un personnage pour le moins curieux, un amnésique réfugié blessé dans un monastère. Et qui attire les morts violentes autour de lui.

Sans mémoire mais au demeurant un peintre d’exception, il finira par se souvenir des grandes étapes de sa vie et du jour où tout a commencé quand il a osé avouer sa flamme à la petite fille du Doge de Venise. Pour la retrouver il partira sur les routes, vivra mille aventures, connaîtra son avenir grâce à Luna qu’il sauvera du bucher, tuera. Giovanni, tel est son nom est le messager secret d’un vieil ermite qui lui confiera une lettre pour le Pape.

Une histoire qui foisonne, qui ouvre des pistes enflammées avec des tueurs lancés aux trousses de Giovanni, de l’amour, de la passion et de la haine. Et des dessins flamboyants de Griffo dont tout le talent explose dans ce premier tome.

L’Oracle della Luna, T1 le maître des Abruzzes, Glénat, 13,90 €

Sherman, une saga mortelle

Sherman

On sait le talent pour le thriller de Desberg (IRS). Et celui de Griffo (Giacomo C.). Le duo se retrouve pour une saga, Sherman. Candidat à la présidence, le fils de Jay Sherman est abattu. C’est le premier acte d’une vengeance dont il est la cible. Avec les deux premiers tome de cette série qui en comprendra six, on est dans une fresque à la Sergio Leone.

Quel est le secret de Sherman ? Ce Sherman père ressemble un peu à un certain Joe Kennedy. On remonte dans le passé d’une Amérique bien loin du rêve et où tous les coups sont permis Très efficace et un rythme de publication soutenu avec un dessin de Griffo toujours aussi volontaire et percutant, bourré de saveurs.

Sherman, 7 tomes, Le Lombard, 84 €

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