Liberty, une statue pour l’Amérique

C’est sûrement avec la Tour Eiffel le monument le plus connu au monde. La Statue de la Liberté projet fou d’Auguste Bartholdi était avant tout le symbole de l’amitié franco-américaine, le souvenir de l’aide française à la jeune république qui se libérait du joug anglais. Avec Liberty, très bon ouvrage qui dit tout sur la statue on s’aperçoit qu’aujourd’hui elle représente l’Amérique qui veille sur le monde qu’elle éclaire de sa passion pour la liberté. Le chantier aura été à la taille de l’œuvre, avec ses hauts, ses bas, financé par le bon peuple de France où elle est construite en 1871 et inaugurée en 1886. Avec la statue, Viollet-le-Duc, Eiffel, de Laboulaye, Pulitzer. Julian Voloj raconte, Jörg Hartmann dessine, le tout donne un roman d’aventures épiques et vraies où on apprend tout en se distrayant.

Liberty Octobre 1886, on l’inaugure la statue sur son île face à New York. Tout est parti en 1867 et Bartholdi est connu, admirateur des grands chefs d’œuvre mondiaux dont le temple d’Abou-Simbel. Très jeune il a voulu être sculpteur et voyage à travers le monde grâce à la fortune familiale. Invité à une conférence du professeur Laboulaye, éminent américanophile, il est recommandé aux personnages importants auxquels il va parler d’un monument érigé aux USA comme mémorial en l’honneur de leur indépendance. Passe la guerre de 1870, l’Allemagne se fédère et a annexé l’Alsace d’où est Bartholdi qui a refusé de prendre la nationalité allemande. Il part en Amérique et cherche une ville où il pourrait bâtir son monument et tombe sur Bedloe Island au large de New York (qui sera rebaptisée Liberty Island). Il noue des contacts importants grâce à Laboulaye dont la patronne de Harper’s Bazaar à laquelle il expose son projet de statue, cadeau de la France aux USA. Il traverse le pays et est persuadé qu’il faut une statue gigantesque.

Liberty

Le but était que la statue soit inaugurée le jour du centenaire de l’indépendance. Pulitzer l’appuie mais il faut la construire en pièces détachées la statue. Viollet-le-Duc participe, il faut trouver les fonds. La flamme et la main seront parfaites pour de la pub et collecter l’argent. Mais les obstacles se multiplient. On fait une loterie nationale. La suite est digne de meilleurs romans ou feuilletons. La statue sera la porte d’entrée de l’immigration massive et on va oublier qu’elle était le témoin de l’amitié franco-américaine. La statue c’est l’Amérique. « Le feu sacré de la liberté est sous votre garde. Que les âmes des fondateurs disparus des nations ne soient jamais appelées à assister à son extinction par négligence. » Pas sûr que Trump soit au courant quand il la regarde.

Liberty, Robinson, 22,90 €

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