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Waluk, un ourson blanc dessiné par Ana Miralles

Elle revient là où on ne l’attendait pas. Ana Miralles sur un scénario d’Emilio Ruiz part sur la trace des ours blanc et plus particulièrement sur celles d’une jeune plantigrade abandonné par sa mère sur la banquise. Autant dire que la dessinatrice de Djinn est assez loin de l’univers réaliste sensuel qui avait concrétisé son succès sur le scénario brillant de Jean Dufaux. Avec son mari Emilio Ruiz, Ana Miralles raconte la vie mouvementée de Waluk, gros ourson un peu paumé que le vieux Esquimo, ours blanc sur le déclin, va former et prendre sous la protection de ses grosses patounes. Et on s’accroche à ces aventures pleines d’émotion, authentiques dans les moindres détails qui montrent que le futur des ours blancs n’est pas très joyeux. Le dessin de Miralles est toujours aussi évocateur, envoûtant et prenant.

Il est seul, paumé sur la glace. Waluk a été abandonné par sa mère. Ce qui est dans l’ordre des choses mais change la vie bien cadrée de l’ourson. Faut trouver de quoi manger et si possible du frais. Sauf qu’il a jamais appris Waluk. Alors pourquoi pas les œufs de goélands. Quitte à se faire virer par une ourse pas commode. Pas loin de lui il y a un autre solitaire, Eskimo qui a perdu des dents et des griffes mais sait tout de la banquise, comment chasser les phoques. Une rencontre entre le maître et son futur disciple qui comme tout ado manque de patience. Et puis il y a les touristes qui viennent au cirque en perturbant l’écosystème, donnent de mauvaises habitudes aux grands ours blancs. Il y a les décharges désormais source de nourriture dans un environnement hostile où tout se raréfie. Des pièges aussi car on sélectionne les ours, on les marque et si besoin on en élimine.

C’est un beau roman d’aventures initiatiques doublé d’un constat alarmant sur la situation des ours blancs qui investissent parfois les villes du nord pour se nourrir. Même si Waluk et Eskimo forment un duo sympa, ce ne sont pas des nounours en peluche. Ruiz a su scander son récit par des appels et des constats inquiétants. Pas évident non plus de raconter l’initiation en huis-clos sur la banquise mais on a de l’affection pour Waluk et le brave Eskimo que Miralles fait vivre de tout leurs poils. Une très intéressante confrontation entre ours et huskies. Un deuxième album est prévu en août 2020.

Waluk, Tome 1, La grande traversée, Dargaud, 15,90 €

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