Pierre Lemaitre a signé quelques-uns des meilleurs et plus incroyables polars du début du XXIe siècle. Sa trilogie Verhoeven, nom de son héros flic de petite taille, est unique, bouleversante et sans égal. Et puis voila qu’il écrit Au-revoir là-haut et obtient le Goncourt 2013. Lemaitre donne tout son sens au roman, haut en couleur, picaresque, sculpte ses mots, en fait des délices que l’on dégustent en souhaitant que jamais ils ne cessent de noircir les pages. Dire qu’on a aimé Au revoir là-haut est un euphémisme. Christian De Metter l’a adapté en BD avec Pierre Lemaitre. Un évènement à étudier de près car d’exception.
C’est presque dommage d’en dire autant. Au revoir Là-haut est un tout qui se mérite, ligne après ligne. Pierre Lemaitre a bâti une intrigue folle et si vivante. Polar pas loin, manipulations, salaud, amour, tendresse, espoir, désespoir, les héros de Lemaitre sont des gens ordinaires confrontés comme on dit à des situations extraordinaires dont la guerre de 14 est la plus incontournable. Ils perdent leur âme sauf Péricourt.
Alors fallait-il adapter Au revoir là-haut en BD ? De Metter dont on ne dira jamais assez le talent (il faut lire Dallas, une journée particulière ou Rouge comme la neige) a mis en scène le roman dans un panorama d’images qui percutent, bourrées d’émotion, donnent un visage aux personnages. Une synthèse cependant, inévitable,ce qui n’enlève rien au travail de De Metter et à son œuvre mais réduit son potentiel affectif. N’en déplaise à Philippe Torreton qui signe la préface. Un souhait, que cet album encore une fois étonnant donne envie de lire le livre de Lemaître, authentique explosion littéraire.
Au revoir là-haut, Rue de Sèvres, 22,50 €
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