Rien ne vaut la philo, ni les philosophes. Ils sont ce que l’aspirine est à la fièvre, un bon Bordeaux aux dépressifs, l’humour aux suicidaires. Platon la Gaffe de Jul et Charles Pépin (Dargaud) a toutes les qualités du bon manuel de survie en entreprise ce qui de nos jours est un instrument indispensable sous peine de fin tragique.
A chaque étape du stage de Platon qui ressemble à son père ( pistonné, va !), Jul et Charles Pépin alternent planche et texte. Un mélange heureux où ils se laissent aller à donner à Rousseau la liberté de défendre l’open-space et mettre Montaigne en période d’essais. Un peu facile, mais bon.
Rien dans ce que décrivent les deux complices n’est hors sujet. L’entreprise, son culte, le process, la machine à café, le flicage des connexions internet, l’ombre tutélaire du patron (Dieu dans ce cas précis), l’organigramme, la carrière sont ponctuées par les pensées profondes de Kierkegaard, Sartre (surfait ce communicant opportuniste coincé), Marx, Kant, Pascal évidemment ou Foucault.
Pas sûr que finalement ce Platon la Gaffe ne soit que drôle. Décapant, réaliste, acide, dans le ton du moment, c’est bien de survie dont parlent l’album. Travailler ou mourir ? Jul et pépin aurait pu embaucher Marcuse pour Eros et civilisation. Cela aurait mis l’ambiance.
Platon la gaffe, survivre au travail avec les philosophes, Dargaud, 19,99 €
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