Vers l’infini et les monts auvergnats, tous à la campagne

Allez, hop, tous à la campagne, ce pourrait être le sous-titre de Vers l’infini et les monts auvergnats. Direction le Puy de Dôme, ou le Cantal, la banlieue de Saint-Flour ou d’Aurillac, Brioude, ce n’est pas vraiment précisé mais ça pourrait coller. Adèle et Gaspard progéniture en prime fuient Bordeaux, se recyclent. Larguez les amarres mais pas évident ni simple comme le montre ce à la fois réjouissant et optimiste carnet de route dessiné qui ne cachent pas pour autant angoisses et remises en cause. Au scénario Lucile Gorce et au dessin très vivant, Emma Tissier.

Vers l'infini et les monts auvergnats

Pépé Raymond est décédé. Un signe du destin pour Adèle qui y voit l’opportunité de reprendre sa maison, quitter Bordeaux à 500 kilomètres et se rapprocher de la famille. Gaspard tente le diable et passe son CAP de menuisier, un vieux rêve. Adèle a des objectifs, un corps sain dans un univers qui se recentre sur l’essentiel. Depuis l’enfance ils ont été conditionnés par les parents, la société, le milieu. Ingénieur tu seras et toi Adèle pas de conservatoire, le journalisme, mieux un poste à la mairie. Ils vendent la maison, facile et direction la maison des grands-parents. Ils sont fous, on le leur dit. En plus on propose un super job à Adèle. On déménage. Et pourquoi demande la fifille. Emménagement et début des questions existentielles. Que faire Adèle ? Mais oui bien sûr un café-épicerie ambulante dans un fourgon recalibré. Gaspard lui fera des meubles.

Un vrai parcours du combattant mais mine de rien préparé ce qui n’enlève rien aux doutes, aux peurs, mais aussi aux petits et grands bonheurs. Du courage il en faut, s’appuyer sur un couple qui tient la route, affronter les banquiers aux sourires narquois. Mais on peut le dire les monts auvergnats y ont gagné des recrues de qualité, que même le confinement ne réussira pas à démoraliser. Un bouquin qui se lit sourire aux lèvres, avec affection pour des héros d’un quotidien qui fait du bien au moral et au coeur. Dans l’air du temps.

Vers l’infini et les monts auvergnats, Dargaud, 19,99 €

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