Léonard n’en fait qu’à sa tête qu’il a bien pleine. Cette fois, pour son 51e album, il risque de glisser irrémédiablement sur la pente du crime. Zidrou lui a concocté un destin en noir mais avant tout, comme d’habitude, sous le signe de l’humour même décalé. Turk est toujours là, le disciple aussi à qui on pourrait élever une statue. D’autant qu’il est la mémoire vivante de la série le pauvre garçon que l’on aimerait bien, un jour, se voir attribuer un album où il en ferait subir de toutes les couleurs à ce tyran de Léonard.
Léonard a des idées, des millions mais se fait des nœuds car il a tendance à réinventer. Seul le disciple peut lui dire où il en est dans sa quête infernale vers la nouveauté. Avec références à la clé, pages d’albums comprises. Sauf que Flagornor, robot lèche-bottes inventé par Léonard lui flanque un coup au moral. Mozarella, digne fille de son savant de père, va l’obliger à inventer la petite souris. Et un beau jour, quelques milliers de gags plus loin, Léonard décide devenir le génie du crime avec garde du corps. Ce qui ne va pas être simple mais jeter des bases qui sont toujours d’actualité pour faire un maximum d’argent.
Tout l’album, et de loin, n’est pas sur ce thème. Le génie voir rouge vers la fin. Un prétexte à un titre qui n’enlève rien par contre à la saveur acide des gags de Zidrou, nettement plus percutants. Mégalo, narcissique, imbu de lui-même, sans cœur, Léonard a le charme malveillant des dictateurs. Une fois de plus on ne peut pas lui résister et ça détend l’atmosphère.
Léonard, Tome 51, Génie du crime, Le Lombard, 10,95 €
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