Moins qu’hier, plus que demain, Fabcaro et GlénAAARG pour les trois coups de la Comédie du Livre à Montpellier

C’est le 25 mai que la Comédie du Livre 2018 frappe les trois coups de sa 33e édition. Et qui de plus concerné, emblématique, talentueux que Fabcaro pour ouvrir cette parade littéraire et BD de trois jours sur l’Esplanade à Montpellier. Moins qu’hier (plus que demain), c’est le titre que Fabcaro a commis sur la vie de couple, un ring, où humour, passion, coups en vache, dérision, ruptures, amour (des fois) s’échangent pour le meilleur et pour le pire. Pour le rire (jaune et grinçant) aussi, le tout sous le label d’une nouvelle collection, GlénAAARG dans laquelle Fabcaro, hormis Moins qu’hier publie également, on va en parler, Jean-Louis, un prof en mal d’amour.

Moins qu'hier (plus que demain) Une journée de couples, Géraldine, Fabien, Agathe, Bernard, Flore ou Jérémy. On commence au réveil et une absence conjugale. Croissants dans la valise, il rêve le garçon. Un type toujours content de lui, chiant et qui en prime est con. On enchaîne page à page, dans laquelle le dessin est le même de case en case, mais pas le texte bien sûr. Un exercice de haute voltige à la Fabcaro. Un chômeur dans le déni, et dans le positif qui dérape. Et les clés du garage, hein, où elles sont ? Sacré Fabcaro, fallait y penser. Faux-cul, c’est le cas d’en parler aussi le mec et ses recherches sexe sous prétexte professionnel. Ils les alignent les hommes, Fabcaro. Elles sont dures les filles. Sans pitié, des tigresses réalistes qui parlent net et se rendent compte que finalement elles sont les plus sensées. Après les clés du garage, il y a la façon de faire la vaisselle. Bon, on vous laisse découvrir la suite.

C’est tout simplement un bonheur ces joutes verbales déjantées mais pas toujours car parfois d’un réalisme incontournable. Il y en a 62 pages et le tout à l’avenant. Un plaisir, on déguste, on découvre, on se laisse surprendre. C’est pas nous, c’est les autres. Le mec sous la douche qui hurle les filles de Camaret pendant que sa femme reçoit les beaux-parents, un grand moment. Comment il fait Fabcaro ? Les champignons du Larzac ou un sens inné du vécu, de la récolte chez autrui en direct. Car il y a du vrai dans tout ça, de la vie, de la pensée pas sournoise. De l’humour, on l’a dit, beaucoup, à l’anglaise des fois, froid et brillant, absurde. Zaï, Zaï, Zaï, comment il va avoir du succès encore le Fabcaro avec son bouquin.

Jean-Louis Et puis il y a Jean-Louis, une encyclopédie cette fois dans un format à l’italienne, un prof en mal de bien-être, un gaffeur, moche, un beauf, qui ne dit que des bêtises alors qu’il voudrait briller en société. Celle de ses confrères et consœurs, ces profs dont il aimerait bien être le préféré dans son collège. Il préfère Sardou à Coltrane, ne sait pas qui est Stan Getz. Il n’est pas le seul. Jean-Louis les accumule sans vraiment le faire exprès. Des strips doubles, des gags avec un dessin très différent que pour Moins qu’hier. Fabcaro en a fait une tête de turc, un amoureux transi qui en rajoute et se plante à chaque coup. On finit par le plaindre cet abruti de Jean-Louis que Martine ignore. Un risible que Fabcaro épingle mais un peu malheureux. Cocasse quand même. On a tous un mauvais fond.

Une collection qui fait du bien GlénAAARG. A suivre avec d’autres auteurs impertinents Jonathan Munoz, Lætitia Coryn en formats divers, gags ou histoires courtes. Bonne chance et on va continuer bientôt avec Mauvaises Mines, un titre qui promet.

Moins qu’hier (plus que demain), Collection GlénAARG, Glénat, 12,75 €
Jean-Louis, Collection GlénAARG, Glénat, 12,75 €

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