Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et puis un grand cru, plus c’est vieux, meilleur c’est. Comme c’est dans cette collection de Fluide Glacial qu’a été publié le Édika, on n’a pas d’états d’âmes. Une appellation Édika contrôlée, une AOC de l’humour loufoque et décalé, on laisse décanter, on carafe et on déguste. C’est fait et voila donc le verdict, rond en bouche, des saveurs pimentées, de la jambe si ce n’est de l’entre-jambe ou mieux de l’entregent. Ce sont ses copains à Édika qui ont choisi ses morceaux choisis, ont concocté l’assemblage, dosé les tanins, osé le tout pour le tout et le tour. Charles Berbérian a ouvert le feu avec sa préface. Il a débouché le grand cru et décidé que Édika était aussi drôle que Woody Allen mais qu’il chouine moins. Pas faux et on rigole même encore plus.
La perte d’une hostie entre deux seins, ce sont les débuts d’Édika dans Fluide. Comme quoi ils ne sont pas méfiés. La suite sera du même topo avec les choix tennistiques de Binet ou new-yorkais de Sattouf qui partent en vrille du haut du 74e étage. Ah ces Français gaffeurs. Mo/CDM en rajoute une couche avec une théorie sur la superposition de deux mouvements vibratoires. Lindingre fait des cauchemars aéronautiques et Édika aussi. On y ajoute Jonas et des frites. Papi Rio connaît de belles histoires. La vie d’un journaliste est un enfer surtout sur la plage.
Bouzard, Salch et une variation sur canal codé star du X, Goossens avec une formule magique, les histoires sont courtes mais excellentes. A petites gorgées il faut le parcourir cet Édika qui n’en fait qu’à sa tête d’original génial de la BD. Il y a du Marx Brothers et du Mel Brooks chez Édika. La surprise à chaque case, l’inattendu du gag qui tue, Édika a signé 36 albums chez Fluide et une soixantaine de couvertures. C’est une cave entière qu’il pourrait remplir Édika avec ses meilleurs crus.
Édika, les grands crus classés de Fluide Glacial, 19,90 €
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