Comics, quatre titres majeurs

Un choix parmi les nombreux comics de qualité qui viennent enrichir les librairies en cette presque fin d’année. Ils sont multi-éditeurs et c’est la preuve que le comics continue à se faire une place de choix, on le souhaite, auprès des lecteurs francophones. Ed Brubaker, Sean Phillips, Tom King ou Greg Smallwood, un superbe numéro de Lowreader et une histoire d’amour déjantée chez Urban, voici quatre titres en belle livrée qui plus est pour frissonner et se changer un peu les idées en abandonnant (provisoirement) la BD franco-belge. Réalisme, humour aussi, action, en voiture direction les USA sur papier glacé et idées de cadeaux potentiels.

Human Target de Tom King et Greg Smallwood c’est un mourant BCBG qui raconte sa vie. Christopher Chance est une cible volontaire qui prend l’apparence de ses clients pour leur éviter d’être éliminés. Il est beau, un James Bond aux cheveux grisonnants, habillé luxe mais pas en pleine forme. Dernière mission protéger Lex Luthor, bien connu par un certain Super Man. Qui pourtant va être abattu sur scène. Chance est là. Mais il a été empoisonné et il pourrait bien y avoir un lien avec la Ligue de justice internationale. Mais qui est leur cible ? Luthor ou Chance ? Il a douze jours Chance pour découvrir la vérité et va faire des rencontres inattendues jour après jour. Tous les super-héros ont une raison d’en vouloir à Luthor. Chance est un héros atypique qui a fait ses débuts en 1972. Avec 424 pages on n’est pas volé, Chance ferait-il ses adieux à ses fans ? Un dessin enthousiasmant, Tom King a su peaufiner la part psychologique de son héros.

Human Target, Urban Comics, 35 €

Night Fever du duo imparable Ed Brubaker et Sean Phillips. Tout commence après une brève introduction en mai 1978. Jonathan Webb est en voyage d’affaires en Europe et lit dans l’avion « Alors, le feu », une nouveauté qu’il a éditée. L’histoire d’un déserteur qui raconte un rêve où il mange les corps de ceux qu’il a dû tuer pour s’approcher des flammes. Il pense qu’un fantôme vit en lui. Webb a fait le même rêve. Retour à son hôtel du début, il ne peut dormir et participe au Salon du Livre et tombe sur Pickett auteur du fameux livre. Il aurait bien voulu lui poser la question, comment avait-il volé son rêve ? Jonathan ne sait pas si il a vraiment réussi sa vie. La crise de la quarantaine. Insomnies et un couple masqué qui va dans un curieuse fête. Jonathan réussit à entrer dans un dédale de salles. On semble le connaître sous le nom de Griffin. Mais à sa sortie du club tout dérape. Et un certain Rainer apparaît. Une double personnalité, un choix à faire, un thriller bluffant qui embarque le lecteur sur 112 pages.

Night Fever, Delcourt Comics, 16,95 €

Love Everlasting T1 par Tom King (encore), Elsa Charretier et Matt Hollingsworth. Amour toujours et très tentée par son patron qui va se marier. Joan a débarqué à New York, hébergée par sa copine Marla. Qui la fait embaucher chez son patron George qu’elle doit épouser. Mais elle change de prétendant et passe à Jack. Joan vit sa vie et passe de l’un à l’autre, histoires courtes d’amour à des époques différentes, un chanteur de rock, un cow boy au Far West, un homme masqué, malade d’amour, à chaque fois, quand tout va bien, Joan meurt. On décline tous les couples romanesques et un personnage qui clame à chaque fois que l’amour est éternel. Cela dit elle a aussi la gâchette facile. On se balade joyeusement dans des lieux rétros avec des décors amusants auxquels collent les sketches. Suspense en prime mais ce n’est que le premier tome de ces aventures amoureuses dans lesquelles Joan et le lecteur se demandent quand même pourquoi l’amour la fait mourir à chaque fois. Dessin très efficace sur 136 pages.

Love Everlasting, Tome 1, Urban Indies, 10 €

Lowreader volume 3. On avait adoré les deux premiers numéros. On retrouve Rours, Run, Petit Rapace, Pivwan aux manettes et crayons. Trois histoires comme ils disent étranges de l’ère numérique. Dark web ou darknet on peut tout avoir sans laisser de traces et voir l’horreur en direct. S’inscrire ou pas, être suivi sur Red room, deux copains sont au bord du gouffre sur un site où un simple regard peut les transformer en pierre. Mais quand l’un des deux amis rentre chez lui l’autre le voir sur l’écran se faire torturer. A suivre et pour le second volet précédée par une histoire écrite, c’est le principe. Cette fois on découvre des jeux vidéo enterrés dans le désert du Nouveau-Mexique. Un jeu inconnu, bingo. Qui est plus que dangereux pour les joueurs. Bien cadré et sanglant. Enfin internet peut-il pousser à passer du virtuel à des actes réels. Un vrai problème actuel. Un fast-food, des employés qui se haïssent et une jeune victime qui va être déstabilisé par un programme et devenir un danger public. Astucieux et 110 pages qui tuent.

Lowreader, Tome 3, Label 619, 14,90 €

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