Four Ramones, rock punk ou pas ?

Un groupe américain dans les années soixante-dix, quatre types qui ont déjà derrière eux une jeunesse pourrie, en particulier celui qui va devenir Dee Dee Ramone complètement camé depuis son adolescence. Ramones c’est à la fois une quête plus ou moins construite d’un rock novateur punk aux débuts du mouvement mais aussi le récit d’une descente aux enfers. On est dans la BD reportage mais avec un témoin privilégié, Dee Dee. Bruno Cadène et Xavier Bétaucourt sont journalistes. Eric Cartier a signé le dessin, efficace en noir et blanc. Même si on ne connait aucun titre des Ramones faire un brin de chemin avec eux à travers cet album n’est pas banal et montre comment la musique a pu évoluer, se construire à travers des musiciens aujourd’hui méconnus mais qui ont conservé leurs fans.

One, two, three, four Ramones

1996, Buenos Aires, Dee Dee Ramone apprend que son ancien groupe est de passage. Il va voir ceux avec lesquels il a fondé les Ramones, un groupe où chaque musicien a pris un pseudonyme qui finit par Ramone. Trente ans plus tôt se souvient de son enfance en Allemagne occupée avec un père GI’s et une mère allemande qui n’en finissent pas de se haïr. Par hasard Dee Dee, Doug à l’époque, devient accro à la morphine et ne décrochera plus. De retour à New-York sa vie est encore plus merdique. Il essaye toutes les drogues possibles et se lie avec John tout aussi frappé, Joey schizophrène, Tommy. On est loin des quatre garçons dans le vent. En jean déchiré, Perfecto noir, ils se lancent dans une musique aux tempos exacerbés mais finalement assez classiques. Mais le groupe va mal résister au succès naissant et aux problèmes de drogue.

One, two, three, four Ramones

Il faut réécouter les Ramones et s’apercevoir que finalement, avec le recul, pour du rock il entre quand même dans une tradition bien établie sur laquelle Ramones surfe. C’est dur quand on se penche sur les textes mais le son n’est pas mauvais, loin de là. Reste la vie du groupe, de quatre types comme cela a été souvent le cas qui passe de la gloire aux tournées minables, à toutes les sollicitations, entourés de requins divers et qui vont exploser en vol. La mort va les suivre à la piste et les rattraper assez jeunes. Un album bien construit qui se lit bien, et devrait pouvoir s’écouter pour mieux comprendre ce qu’on été les Ramones. Rock punk ? Pas sûr.

One, two, three, four Ramones, Futuropolis, 20 €

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