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L’Espion de trop, dérapage nazi au Canada

La base est bien réelle. Pendant la seconde guerre mondiale, les Allemands ont envoyé des espions en Amérique du Nord, USA et Canada. Avec peu de résultats. D’autant que l’Abwehr, renseignements militaires sous le commandement de l’Amiral Canaris pas vraiment nazi et donc pas en odeur de sainteté à Berlin, est dans le collimateur d’Himmler. Il faut pour l’amiral redorer son blason. Il doit envoyer des espions au Canada et localiser les usines où on construit le nouveau bombardier Mosquito. Sauf que rien n’est clair dans cette mission. Frédéric Antoine a écrit ce thriller en partie authentique. VoRo est canadien et le dessinateur de ce one-shot peu banal.

On panique à Berlin en 1942. L’Abwehr doit cravacher face aux menaces de la SS et du SD d’Himmler et Karltenbrunner. Canaris confie à son adjoint Schretzmayer d’envoyer des espions au Canada sur la piste du Mosquito. Il sélectionne trois noms dont celui de son ami Von Janowski. Joueur, perclus de dettes, Janowski n’a pas le choix sinon c’est le front russe. C’est un sous-marin qui permet à l’espion de débarquer sur les côtes canadiennes. Janowski devient William Brenton dit Bobbi mais dès le départ ça coince. Il est obligé de tuer deux gamins déserteurs qui se chante dans une grange. A Berlin, le sort de Canaris est entre les mains de Schellenberg, patron du SD mais qui respecte l’amiral. Au Canada, Janowski arrive dans un patelin et s’installe dans une auberge où la serveuse semble sensible à ses charmes. Le fils du patron a quant à lui un doute.

Suspense oblige, pas un mot de plus sur le destin cet honorable correspondant en territoire ennemi. Bien tournée l’intrigue et un cahier spécial en fin d’album remet en place les événements comme les attaques sous-marines sur les bateaux alliés dans l’embouchure du Saint-Laurent. Bobbi a bien existé. Pas vraiment doué quand même. Un épisode peu connu, étonnant, mis en lumière avec précision et talent.

L’Espion de trop, Glénat, 14,50 €

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