Une collection de l’inattendu et pourtant le sujet a été labouré en long, en large et en travers. Zoom sur Hergé des Éditions Sépia est toujours porteuse de sujets nouveaux et pertinents que ce soit pour les tintinophiles ou simplement les amateurs de ce génie unique du 9e Art. On avait d’ailleurs fait un récapitulatif de plusieurs titres de la collection avant les Fêtes de Noël dernier. Cette fois, surprise, on va tout savoir sur un des plus grands méchants des aventures de Tintin, Allan, second du Karaboudjan, assassin en puissance et maintenant convaincu de meurtres par Sarah Belmas qui en trace un portrait si ce n’est attachant mais pour le moins étonnant, détonnant, à charge sans équivoque. On ajoute une autre titre plus technique, Les Secrets d’Hergé dessinateur de Bruno Cassiers.
Allan Thomas Scott, c’est son nom à ce très vilain marin qui torture le pauvre capitaine quand il rencontre pour la première fois Tintin sur son cargo. Un marin bandit qui a des états d’âme, des cauchemars, se retrouve en prison grâce à Tintin. Scott sera libéré mais il est toujours sous la tutelle de l’infâme Rastapopoulos. Drogue de la mer Rouge vers les Indes (Les Cigares du Pharaon), traite d’esclaves dans le golfe arabique (Coke en stock), dans Vol 714 pour Sydney il commande des mercenaires pour envahir une petite île de la mer des Célèbes et détourner jet et fortune de Laszlo Carreidas. Un cas d’espèce Allan mais là il n’a pas encore accompli tout ses forfaits. Le hasard va le pousser à tuer car il en a trop entendu. Engrenage fatal mais un jouissif du meurtre, ce qui dépasse un peu le profil donné par Hergé. Tant pis, on y croit. Piégé et amoureux aussi Allan. Bon, on arrête. Il faut se jeter sur ce bouquin carré bien dessiné, qu’on a vraiment aimé. A croire que l’autrice, Sarah Belmas a un petit faible pour lui. On dépasse le cadre de la BD, on flirte avec le polar très noir et on est conquis.
Allan Thomas Scott, Le marin bandit, Éditions Sépia, 12,90 €
Avec Les Secrets d’Hergé dessinateur, on parle technique. Bruno Cassiers passe au crible les cases, les pages, les cadrages des albums. Le secret d’Hergé serait-il enfin dévoilé ? Comment ses millions de lecteurs ont pu s’identifier à son œuvre, y pénétrer en acteurs contemplatifs ? Le cadre, son contenu, les variantes, Hergé avait l’art de composer les images. Textes, croquis à l’appui, extraits, parfois aussi démystifications, on suit à la fois Tintin mais surtout le talent d’Hergé qui travaille ses approches, son dessin. Tout y passe, même ce qui pourrait apparaître comme de la facilité mais est en fait un chef d’œuvre de sobriété. Hergé savait placer ses caméras qui naviguait autour des héros. Simplicité, le mot clé est lâché mais qui sous-entend travail, évolution, travail. Une thèse qui décrypte et révèle.
Les Secrets d’Hergé dessinateur, ou l’art de composer les images, Éditions Sépia, 15 €
Bonjour Jean-Laurent,
Merci de vos commentaires, ils me sont bien parvenus.
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Mes amitiés,
Bruno