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Les Griffes du Gévaudan, l’énigme de la Malbête

On n’a finalement jamais cessé de parler d’elle. La Bête du Gévaudan qui de 1764 à 1767 a tué en Lozère actuelle plus d’une centaine de personnes reste une énigme. Avec Les Griffes du Gévaudan, Sylvain Runberg au scénario définitivement multi-thèmes et Jean-Charles Poupard au dessin réaliste qu’il fallait reviennent sur la Bête, une BD de plus parmi les nombreuses consacrées au sujet qui donna aussi au cinéma quelques longs-métrages dont le très bon Pacte des loups. Une seule question se pose : loup, chien-loup, association loup et homme, homme seul déguisé en loup, animal exotique abâtardi ? Une certitude par contre, la Bête du Gévaudan n’est pas une légende et a mis le royaume de France sous tension et obligé Louis XV à employer des moyens fantastiques pour tenter de la débusquer. Enfin, pour avoir passé un bon nombre d’années avec Gérard Ménatory, grand résistant déporté, chef d’agence de Midi Libre à Mende, qui a réintroduit le loup en France avec le parc de Sainte-Lucie, on ne pouvait rester insensible à ses certitudes souvent répétées. Non ce n’était pas un loup mais un duo animal et homme. Reste que la Bête règne toujours sur la Lozère mais comme attrait touristique et quand on se balade dans les forêts du coin elle fait encore frissonner à tout bruit suspect. Sait-on jamais.

Jeanne sera la première victime le 30 juin 1764. Elle avait 14 ans. La Malbête était née. Et ce n’est qu’un début au point que ce bon Louis XV décide d’envoyer sur place Monsieur Antoine son porte-arquebuse. Alors qu’il y a déjà sur place une flopée de chasseurs de loups, un animal qui est très présent en France. Antoine part avec son fils Robert-François et débarque à Saint-Flour où on en déjà à 59 morts et une trentaine de blessés. La version du loup n’est pas celle des Vaumesle d’Enneval louvetiers reconnus. Par contre pour le pouvoir local c’est un loup point final même si les victimes survivantes le nient aussi.

L’histoire de la Bête c’est aussi une affaire médiatique, de peuple traumatisé dans une région pauvre, le roi s’agace et on va lui en trouver une de bête. L’Église s’en mêle, les hobereaux locaux aussi, des familles pas très nettes, des influences diverses et des impossibilités certaines font que quoi qu’il en soit le mystère demeure. Sylvain Runberg a encore un album pour nous dévoiler la vérité. Son premier tome est très bien conçu, très clair pour les hypothèses, les personnages. Et un cahier didactique à la fin histoire de ne pas s’y perdre sur les traces de la Malbête.

Les Griffes du Gévaudan, Tome 1, Glénat, 15,50 €

La Bête à Marvejols. JLT ®
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