Les Guerriers de Dieu T3, le début de la fin

Le tome 3, Les Martyrs de Wassy, assez didactique des Guerriers de Dieu continue le récit de la lutte fratricide entre protestants et catholiques français, une guerre de religion qui sera sans pitié dans les deux camps. Le massacre de Wassy en est l’un des épisodes. On retrouve les héros historiques de ce combat qui finira dans un bain de sang, Guise, Charles IX, Calvin ou Catherine de Médicis sans oublier De Boissac. Une série en six albums signée par Pierre Wachs au dessin et Philippe Richelle au scénario qui replace dans son contexte un drame français inoubliable avec ce soucis du détail et de l’objectivité que l’on connait chez Richelle sur un dessin toujours aussi captivant de Wachs.

Les Guerriers de Dieu Condé a été libéré, Guise est écarté et Charles IX monte sur le trône mais sous tutelle de la Médicis. On va tenter une trêve entre catholiques et protestants mais qui vont échouer. Le duc de Guise veut rentrer à Paris car il craint que le roi se convertisse. Le protestantisme gagne du terrain. Guise demande à De Boissac de le rejoindre. Il va assister horrifié à la crucifixion d’un prêtre sur la porte de son église. Guise sur la route de Paris va laisser ses hommes massacrer à Wassy soixante-dix protestants dont des femmes et des enfants. De Boissac retrouve Guise alors qu’il est en conférence avec Montmorency et le maréchal de Saint-André. Il va apprendre de sa bouche ce qui s’est passé à Wassy. Guise joue la carte de la légitime défense. Condé est prêt à affronter le camp catholique et Catherine de Médicis s’inquiète que les Guise tentent de l’enfermer. Mais déçue par Condé elle prend définitivement parti pour les catholiques. Les actes de violence se multiplient.

Même si la trame romanesque est importante et bien menée, on reste accroché au fond historique car Richelle l’étoffe et permet de rappeler, et parfois de faire découvrir, que cette guerre de religion ne s’est pas limitée si l’on peut dire à la Saint-Barthélémy qui en a été le paroxysme. La montée en puissance est clairement évoquée ainsi que le jeu alambiqué des puissants dont les intérêts personnels, privés se sont mélangés à ceux de l’état, de la royauté ou de leur propre détermination religieuse. L’église catholique et la royauté dont elle était le garant ne pouvaient accepter une remise en question de leur pouvoir totalitaire. Une fresque authentique .

Les Guerriers de Dieu, Tome 3, Les Martyrs de Wassy, Glénat, 14,50 €

Les Martyrs de Wassy

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