L’escadron de Catherine de Médicis, de cœur et de tête

C’est un personnage que l’on retrouve souvent dans des BD historiques car elle aura marqué son siècle, son temps et l’histoire de France. Catherine de Médicis, régente du royaume pour son fils trop jeune Charles IX, en 1653 au moment où on s’étripe gaiment entre catholiques et protestants, va par tous les moyens tenter de préserver l’unité des Français. Pas simple et comme elle est une diplomate née, par italienne pour rien, elle s’entoure de ses « commandos » féminins, jeunes filles de bonne famille, demoiselles d’honneur fort jolies et espionnes si besoin, faire danser les hommes pour éviter qu’il se battent. C’est le destin de l’une d’elles, Gabrielle dont on va suivre le parcours grâce à l’excellent diptyque dont le premier tome, La fille sage, vient sortir signé par Manon Textoris au scénario et au dessin, aux couleurs. Un sujet pas banal, très maîtrisé, diablement séduisant.

La Fille sage

La première fois qu’elle voit Catherine c’est sur un tableau Gabrielle à Lyon. On a tout dit sur elle, la reine mère, empoisonneuse, sorcière qui a enterré son mari, son fils François II et règne pour son autre fils Charles. Depuis un an Huguenots et catholiques se déchirent. Gabrielle a quinze ans et voulait prendre l’air. Avec sa cousine Justine, elle apprend par sa mère que le Duc de Guise a été assassiné. La paix ne peut être sauvée que par un traité auquel assistent l’escadron aux côtés de Catherine. Condé et Montmorency négocient tout en remarquant Isabelle de Limeuil nouvelle recrue de la reine. Justine pense que l’escadron est une légende et que ce sont des catins. Sa mère interdit que Gabrielle lise des romans d’amour et son précepteur se fait remettre à sa place. Une femme ne peut pas rêver. Condé affronte Coligny le protestant accusé d’avoir tué Guise. Catherine prépare un tour de France pour présenter le roi à ses sujets. Isabelle n’aurait pas été étrangère à la signature du traité de paix. Lors d’un diner un invité De Villeroy tape dans l’œil de Gabrielle.

On a en parallèle la grande histoire très documentée, les guerres de religion qui vont très mal finir, Catherine et Gabrielle qui découvre les joies de la cour tout en étant destinée à faire un bon mariage. On va la présenter à la régente et la suite ce sera aussi une histoire dans l’Histoire. Bien que personnage de fiction, Gabrielle est une synthèse. Elle ne va pas se laisser faire, femme de tête et d’amour. Manon Textoris redonne à la Médicis ses lettres de noblesse si l’on peut dire, une BD à décharge très joliment mise en images avec un soucis constant des décors, des costumes, des détails authentiques. La Médicis fine politique qui frôlera le pire souvent a fait passer la France avant tout. Dans le tome 2 on en saura plus sur Gabrielle et l’escadron.

L’escadron de Catherine de Médicis, Tome 1, La fille sage, Dargaud, 19 €

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