Paul à Montréal, à la découverte de Ville-Marie

Un parcours historique le long des rues de Montréal, c’est ce que Michel Rabagliati a illustré à travers douze planches proposées dans une exposition accrochée sur les murs de la ville. Les Éditions La Pastéque avaient suggéré ce projet dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal. Michel Rabagliati a hérité si l’on peut dire du bébé qui a pris le nom de Paul à Montréal. Cette exposition a aussi donné naissance à un superbe album à l’italienne, catalogue en quelque sorte mais surtout reprise de ce parcours hors normes sous le crayon sans pareil, au trait clair, plein d’humour et souriant de Rabagliati. L’exposition a été présentée au festival d’Amiens et à BD Lyon l’an dernier.

Paul à Montréal Avant 1642, il y avait des Indien qui ne demandaient rien à personne sur l’Île de Montréal. Et ce sont les Français qui vont venir planter leurs choux et créer Ville-Marie qui deviendra Montréal. Ils ne sont qu’une cinquantaine et la vie ne sera pas simple mais ils s’accrochent. C’est le départ des dessins de Rabagliati et un trappeur qui ramasse le tablier à pois d’une jeune femme. Tel sera le fil rouge du récit. On passe à sa suite au XVIIe siècle et les costumes, les décors changent. On apprend qu’un tremblement de terre frappe la ville en 1732 et que plus vieil arbre de l’île a 370 ans. Le XIXe, ce sera la banque, les calèches et la découverte du beurre de cacahouètes. La ville aux cents clochers rejoint les années vingt du XXe siècle, et la jeune femme au tablier perdu est dans le tram tandis que Jacob Schick invente le rasoir électrique.

Paul à Montréal Des anecdotes savoureuses jusqu’à nos jours ponctuées par les dessins en long, on est dans une sorte de film que l’on s’imagine s’animer où on saute d’un siècle à un autre, et en forme de paysages de Rabagliati en noir et blanc souligné par le tablier rouge à pois blancs perdu. On voyage dans le temps et dans un univers charmant, léger, drôle, bourré d’idées. sans oublier, on le découvre à la fin de l’ouvrage, tous les clins d’œil repris et expliqués sur la vie de la ville, ses personnages, ses lieux reconnus. Il y a une vraie fraicheur et un joli coup de crayon bien sûr, une digression superbe sur fond d’Histoire dans ce Paul à Montréal qui se feuillette et se lit avec un réel plaisir et une envie certaine d’aller découvrir cette ville au charme unique.

Paul à Montréal, La Pastèque, 28 €

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