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PDM, Pierre Paquet raconte sa drôle de vie

Raconter sa vie n’est pas simple. Surtout quand on est un homme public, en particulier dans le milieu très fermé de l’édition où on vous passe à la loupe à la moindre occasion pour mieux vous pourfendre. Pierre Paquet est un peu le chevalier blanc de la BD dans laquelle il est tombé au hasard de rencontres. Il a su, avec ce caractère très singulier qui est le sien, fait de charme, de naïveté apparente, de fausse désinvolture et de persévérance, le tout panaché de talent, se faire une place de choix. Et à en agacer plus d’un. Il a donc décidé de se livrer, d’écrire un scénario, celui d’une biographie qu’il a donnée à illustrer à un inconnu, Jesús Alonso. Le titre, PDM, Paquet de merde, un jeux de mots, bien sûr. Résultat ?

Pierre Paquet est un sentimental, un ami fidèle et aime les animaux. Il fait des malaises parfois quand il dérape mais a un bon fond, croit en ses auteurs. Il a le bagout d’un bateleur, d’un communiquant et a un palmarès côté conquêtes à faire pâlir le commun des mecs. Bon, d’accord, il a lancé une maison d’éditions dont finalement on ne va pas savoir grand chose dans PDM. Paquet, ce sont pourtant des auteurs découverts, un Romain Hugault qui plane à 10 000 (NDLR : 10 000 mètres bien sûr, expression bien connue, et non pas exemplaires. Il aurait alors plafonné. Romain côté ventes est largement dans la stratosphère) et d’autres, des sociétés. On apprend que c’est son meilleur ami qui l’a aidé jusqu’à sa mort précoce. Et puis il y a les chiens, enfin, un, Fiston, qui va tenir dans sa vie (et dans l’album) une place telle qu’elle occulte souvent la biographie comme si Pierre Paquet ne se livrait que par tranches, volontairement. Idem pour les filles, les amours, Anna et les autres. Pas simple à cerner, Pierre Paquet, et PDM complique les choses.

Un regret, même si l’ensemble se tient, est tout à fait sincère et étonnant, sorte d’exorcisme, que le dessin de Jesus Alonso colle au récit avec un petit côté Aggie Mack, BD US des années cinquante : on aurait bien aimé en savoir un peu plus sur Paquet et la BD, ses combats, ses espoirs et ses joies. S’il a eu une vraie vie de chien. Une autre fois peut-être ?

PDM, Paquet de merde, Paquet, 19 €

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