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Berlin sera notre tombeau, la fin des SS français

On a publié une interview de Michel Koeniguer qui vient de signer Berlin sera notre tombeau T1, Neukölln. Pour ceux qui ne connaissent pas, ou peu, les chemins parfois tortueux pris par les Français pendant la seconde guerre mondiale, il faut bien convenir qu’il n’y avait pas 100 % de résistants sous l’Occupation. En 1944, oui, mais c’est une autre histoire, comme celle des 50 millions de pétainistes en 1940. Il y a donc eu des Français pour porter l’uniforme allemand et pas n’importe lequel, celui de la Waffen SS au sein de la Division Charlemagne. Près de 8000 Français sont allés se battre sur le front de l’Est et ont fini leur parcours à Berlin face aux Russes en avril, mai 1945. Moins d’un millier s’en sont sortis. Michel Koeniguer, avec un sens aigu de la rigueur historique comme toujours dans ses albums, raconte leur odyssée perdue d’avance. Son dessin est d’une perfection rare dans les moindres détails. Direction Berlin dans les flammes.

24 avril 1945, Berlin est en ruines et on se bat toujours. Des renforts sont attendus. Ce sont des Français qui arrivent, les SS de la Division Charlemagne ou ce qu’il en reste, un bataillon. Parmi eux des Miliciens qui ont rejoint les rangs de la SS. Tous viennent de milieux différents, beaucoup pour se battre contre les Soviétiques, d’autres par idéologie nazi, d’autres enfin parce qu’ils n’ont plus le choix. Tous savent que Berlin est un piège mortel dont ils n’ont pas une chance de sortir. Un armement léger, des Panzerfaust et des combats de rue en perspective. Avec eux des gamins de la Hitler Jugend, des vieux réservistes, les orgues de Staline pilonnent la capitale du Reich. La Charlemagne se regroupe dans le nord de la ville à Neukölln.

Une succession d’action individuelles ou de petits groupes, ils vont accrocher sérieusement les Soviétiques qui voulaient à tout prix prendre Berlin le 1er mai, fête symbolique. Koeniguer a bien sûr romancé, mais sans aucun parti-pris, ses personnages tout en collant aux évènements. Il y a toujours eu un tabou sur ces SS français comme sur ceux d’Oradour avec la Das Reich et sa trentaine de SS d’origine alsacienne. On ne peut pas prendre cet album au demeurant nécessaire, bien fait, très fort, comme un simple récit de guerre, ni évidemment comme un panégyrique. Il amène à réfléchir sur ces extrêmes qui vont s’embarquer avec armes et bagages dans une cause sans retour. Pour beaucoup sans regrets et c’est peut-être cela le pire.

Berlin sera notre tombeau, Tome 1, Neukölln, Paquet, 14 €

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