Harry Dickson T1 Mysteras, puissance des enfers

Ce n’est pas la première fois et pour cause que les terrifiantes aventures d’Harry Dickson sont adaptées en BD. On se souvient pour avoir pré-publiée dans Midi Libre La Bande de l’araignée en 1996 que c’était Zanon et Christian Vanderhaeghe qui avait signé cet album parmi d’autres. Amusant de se souvenir qu’à l’époque les dialogues étaient en argot sauf erreur. Il y a eu aussi Nolane et Roman. Cette fois c’est au tour de Doug Headline, Onofrio Catacchio et Luana Vergari de s’attaquer si l’on peut dire à l’œuvre de Jean Ray qui reste toujours très copieuse, teintée de fantastique et de puissances occultes, de malédictions et d’énigmes troublantes que Harry et son copain Tom Wills se font un plaisir de résoudre. Alambiquées les aventures de Harry Dickson ? Très littéraires en fait, ligne claire et proches de Blake et Mortimer. Ce premier tome de Mysteras ne déroge pas à la règle, on y voit même des clins d’œil à la Marque Jaune, sans oublier un aéronef qui rappelle quelque chose.

Mysteras

Pas tous les jours qu’on invente la chaise électrique et qu’un condamné est volontaire pour l’essayer. 1933, Baltimore Hamon tueur bien connu meurt en direct. C’est le professeur Browless qui a récupéré le corps. De sa tour privée qui surplombe la prison la célèbre et mystérieuse romancière Delphina Cruyshank a tout vu mais va aussi disparaitre alors que le médecin est retrouvé mort chez lui, le corps de Hamon n’est plus là. De retour d’Écosse, Harry Dickson et Mills sont appelés à l’aide par le Yard. Ils fouillent la tour de Delphina que des domestiques disent avoir vu à une fenêtre. Le nouveau titre de la romancière serait Mysteras. A Warchester Manor, le comte de Warchester fou d’occultisme attend la visite du Prince de Galles. Il semble qu’il aurait bien réussi à faire venir l’esprit du feu alors qu’il a décidé d’offrir au prince un fusil sans prix venu des Indes. Une erreur qui va lui coûter cher.

Harry Dickson

On ne pourra s’empêcher de penser à Fantômas, moins à Sherlock car Dickson est plus moderne que le héros de Doyle. Il faut toujours avec Ray s’accrocher aux branches. Intrigue touffue qui part dans tous les sens comme les grands feuilletons, ésotérisme et évidemment ne jamais avoir de certitudes car Doug Headline a bien conservé le côté manipulateur de Ray. Dessin dans le ton, la note. Un vrai travail de pros. A suivre dans le tome 2.

Harry Dickson, Tome 1, Mysteras, Dupuis, 15,95 €

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