O’Sullivan, balade irlandaise

Un écrivain à succès qui veut remonter aux sources de sa famille d’origine irlandaise et cherche l’inspiration pour son prochain roman s’installe dans le village d’où est partie son ancêtre Mary-Maë. O’Sullivan est une saga qui commence au milieu du 19e siècle jusqu’à nos jours. On pense un peu aux romans de Joël Dicker. Rodolphe scénarise et Marc-Renier dessine ce très bien tourné conte familial à suspense qui redonne vie à toute une population de migrants ciment de plusieurs nations. A la fois édifiant, haletant et passionnant avec un dessin tout en nuances.

O'Sullivan

Jim Sullivan loue une petite maison sur la lande irlandaise. Mary-Maë est partie du village voisin pour le Québec au 19e siècle pour le Canada. Au pub du village il se fait rapidement une bande de copains et une amie, Rosie, la solitaire bibliothécaire du lieu. Mais maintenant Sullivan doit commencer à écrire, à mettre un visage et des faits autour de Mary-Maë. Elle embarque pour le Canada en 1847, sur un bateau pourri, où elle pouvait se faire violer par les marins alors qu’elle était enceinte et n’a rien dit. Protégée par un passager costaud, elle doit affronter l’épidémie de choléra qui se déclare et tue les passagers. Sullivan commence à prendre ses marques et rencontre la jeune Tara qui erre sur la lande et que Rosie présente comme une banshee, une passeuse pour l’au-delà aurait-on dit autrefois.

Mary-Maë

Toutes les étapes difficiles que doivent franchir les candidats à l’immigration sont parfaitement illustrées, détaillées ainsi que la chance qu’aura la jeune femme à sa descente du bateau. La suite c’est ce que va mettre en scène sur des bases bien réelles l’auteur Sullivan alors que leur nom d’origine était O’Sullivan mais américanisé ensuite. Mais il y a un secret dans la famille, une petite clé que porte Mary-Maë autour du cou. Pourquoi ? Il y a un petit air de Juillard par moment dans le dessin de Marc-Renier (Gustav Klimt), de beaux regards empreints de sentiments divers. Mais tout ne sera pas rose pour la jolie Mary-Maë et son enfant. Et la vie compliquée sentimentalement. On n’en dit pas plus car Rodolphe a ajouté un côté thriller à sa saga. Ne pas oublier non plus que Sullivan écrit des romans fantastiques ce qui pourrait bien avoir des conséquences sur la suite. Très bons débuts pour ce premier album.

O’Sullivan, Tome 1, Mary-Maë, Delcourt, 14,95 €

O'Sullivan

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