Très difficile de trouver de nouveaux angles intéressants pour des BD historiques. Et pourtant, avec Hérauts, c’est le tour de force réussi dès le premier tome par Eric Corbeyran et Nicolas Bègue. Un bref rappel : voilà un mélange habile d’Au nom de la Rose, des aventures d’un Sherlock Holmes au Moyen Age moine défroqué spécialiste en armoiries mandaté par le roi flanqué d’un Watson peintre. Il leur faut faire un recueil de tous les blasons ce qui n’est pas une sinécure mais peut aussi soulever des lièvres. D’autant qu’il n’y a pas que des nobles concernés. Dans le tome 2 , le Griffon, on sait désormais que l’art héraldique correspond à des règles précises, strictes et c’est bien le problème de deux familles au blason identique qui va révéler bien des secrets.
Marie veut se faire un blason compagne de Mayeul, artiste peintre, accompagné de compagne de Landri moine défroqué. Ils ont résolu un meurtre et maintenant Marie veut un écureuil pour blason. Elle reçoit un cours d’héraldisme par Mayeul. Les règles sont très contraignantes et Landri n’en sait pas vraiment les causes. Au castel d’Aigremont où il est reçu on se félicite des travaux de Landri. Mais les armes d’Aigremont ont été copiées, volées par un voisin noble indélicat. On demande à Landri de confondre l’imposteur. Mais pourquoi ces deux familles qui habitent près l’une. de l’autre ont un blason similaire ? Marie, Mayeul et Landri prennent la route pour le castel de Clotte. Marie va les attendre pendant que le duo va interroger le châtelain sur le griffon de leurs armes qui ne serait pas sans rapport avec l’alchimie et pourrait avoir un signification cachée.
Un décryptage très subtil, passionnant qui repose sur une documentation très travaillée à laquelle s’ajoute l’intrigue pertinente concoctée par Eric Corbeyran. Des blasons jumeaux, et le drame qui va éclater, violent, imprévisible. On bascule dans un polar sanglant qui bouscule le rythme de la narration, l’accélère et explose dans un final digne de grands thrillers. Les enquêtes de Landri méritent de continuer leur chemin éclairées en plus par l’excellent dessin ciselé de Nicolas Bègue. Un vrai plaisir rare.
Hérauts, Tome 2, Le Griffon, Delcourt, 14,95 €
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