On les avait quitté dans les ennuis et dans la Zone, assemblage de taudis dans un Paris du XIXe siècle en pleine mutation. Ce qui ne s’est pas arrangé. Eugénie qui veut faire du théâtre et reconstruire celui de ses parents L’Oiseau rare, Tibor qui parle aux fauves mais qui est allé faire un tour derrière les barreaux, Lucien avec son frère Constantin, ils sont tous là depuis la mort du vieux grand-père Arthur et prêts à tout, liés à jamais. Va y avoir du rififi et de l’entourloupe au menu, la faim justifie les moyens. Un tome 2, La grande Sarah, qui boucle ce diptyque de L’Oiseau rare, à la fois enlevé, joyeux, feuilleton en images de Eric Stalner au dessin si brillant avec Eric Simon, un duo qui a désormais fait plus que ses preuves. Sortie le 13 janvier.
La cagnotte destinée à reconstruire L’Oiseau rare finit dans les poches d’un avocat pour tirer Tibor de prison. Eugénie et les garçons n’ont pas hésité. Eugénie n’a pas oublié non plus le défi que lui a imposé Sarah Bernhardt si elle veut devenir son élève. Elle lui déclame le monologue de Figaro en public et avec un talent impressionnant. La Bernhardt n’a pas le choix et embauche dans son théâtre « la petite pouilleuse ». Lucien et Constantin on repéré un gogo pour une affaire bien tordue de partie de cartes truquée. Eugénie comprend vite que l’actrice fort méchante va lui en faire voir de toutes les couleurs et s’en sert comme domestique mais peut rêver à une carrière sur scène. Les animaux sauvages sont revenus au Grand Cirque près de Pigalle. Et Eugénie a un marché à proposer au patron.
Combines haut de gamme, le mécanisme est un petit bonheur de machiavélisme que Cédric Simon a mis au point avec fausses pistes et rebondissements. En prime il y a l’émotion d’Eugénie, une Cosette qui a plus du comte de Monte Cristo. Et enfin il y a la Sarah et surtout l’album à découvrir, excellent moment de divertissement scandé par le superbe coup de crayon de Eric Stalner.
L’Oiseau rare, Tome 2, La grande Sarah, Grand Angle, 14,90 €
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