Plagiat, des retrouvailles qui font plaisir

Un retour dans le temps, en 1989, car Plagiat a été publié cette année là chez les Humanoïdes associés et nominés pour l’Alph Art du meilleur album. Les éditions Anspach redonnent à ce grand moment de BD une nouvelle jeunesse en l’ayant réédité mais surtout retravaillé, rafraîchi. Le dessinateur Alain Goffin a repris toutes les cases en numérique, plus les couleurs. On sait bien sûr que le scénario est de Benoît Peeters et François Schuiten alors en plein succès des Cités Obscures. La ligne est plus que claire rien d’étonnant car on cherchait alors à renouveler le style. Une histoire qui tient du polar, de la machination et pourquoi pas pourrait faire référence d’une certaine façon au duo littéraire Gary-Ajar.

Plagiat !

1996, Chris Van Meer est un peintre au succès fulgurant. Coqueluche des galeries, il est un soir cambriolé, n’y prête pas attention. Il est un séducteur impénitent. Chris débarque à sa galerie, signe une commande fabuleuse. Séduit au passage une jeune femme en mal de dédicace. Le lendemain il se remet au travail mais un autre peintre ailleurs se demande ce que Van Meer va penser de ses œuvres. Un an plus tard la bombe explose, à San Francisco Tommy Crane fait la Une de l’actualité artistique, en le plagiant. Furieux Van Meer détruit ses propres tableaux, prend un avocat mais son imbécile de fiancée brûle tout. Plus de preuves, difficile pour un procès. Qui va gagner ? Van Meer ou Crane ? Descente aux enfers, largué par sa fiancée. Van Meer fait rechercher Crane. Pas de traces.

La suite c’est dans Plagiat. On se pose parfois des questions, car on sent que le scénario se cherche un peu, fragile, sur le fil. On lira par contre avec plaisir le travail en fin d’album de Charles-Louis Detournay, rédacteur en chef d’ActuaBD, une remise en perspective avec des révélations et des pistes pour aller y voir de plus près dans les planches. Mais Plagiat c’est avant tout et surtout Alain Goffin, son dessin, le soucis du détail, la ligne claire de demain, réinventée, celle que l’on a aujourd’hui. La réédition, et Anspach, toujours à l’origine de beaux projets, l’a compris. Elle reposait sur cette reprise en traits et couleurs, du lettrage de Goffin qui a un immense talent. On a toujours le très bon Northreed Project en bibliothèque.

Plagiat ! Éditions Anspach, 17 €

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