Sir Nigel, fresque épique et flamboyante

Conan Dolye n’a pas écrit que Sherlock Holmes. Avec Sir Nigel, il a signé un roman historique moyenâgeux, préquel de La Compagnie Blanche plus connue du même auteur. Le jeune Sir Nigel Loring, de forte petite taille, en est aussi le héros. Dans cette adaptation, on suit Nigel, nobliau désargenté qui va avoir bien des soucis mais a du courage à revendre. C’est Gine qui en a assuré le dessin au moment même où il devrait reprendre celui de sa série mythique, Neige. Au scénario de cette adaptation, Roger Seiter qui a aussi travaillé avec Gine pour Stamford Bridge. Une fresque dans la tradition des grands moments de l’illustration des beaux ouvrages des années trente, Robin des Bois, Quentin Durward ou Ivanhoé.

Sir Nigel L’abbaye qui jouxte ses terres exige que Sir Nigel et sa noble famille paye leurs taxes. D’autant que Sir Nigel, jeune noble taquin, persécute les moines et met des brochets dans leurs étangs pour dévorer leurs ombles. Pourtant il remarque chez eux un étalon qui semble indomptable. Ils veulent tuer l’animal trop dangereux mais finissent par lui offrir car Nigel a sauvé la vie de l’un d’eux. Ce qui pour autant n’empêche par le père abbé d’envoyer au château de Nigel un huissier qu’il jette aux cochons. Le seul espoir de Nigel est de pouvoir acheter une armure pour aller conquérir gloire et richesse au combat. Il est arrêté par les gens d’arme envoyés par l’abbé. Un archer prend fait et cause pour Nigel. C’est Samkin. Au même moment, un envoyé du roi, Sir Chandos, vient prévenir Nigel que Édouard III a choisi de faire halte dans son château. Nigel est libre. Avec Chandos et Samkin ils retournent au château.

Courageux au physique de demi portion, flanqué de son ami Samkin qui est un peu pour lui ce qu’est Petit Jean à Robin Hood, Nigel va vivre des aventures épiques non dénuées d’humour. Doyle joue sur le physique de son héros qui va ruser pour y remédier. Il va sauver le roi d’un complot. Ce premier tome d’un diptyque a la saveur subtile des beaux récits d’aventures et d’épées de qualité et classiques. Bien écrit, bien calé, une mise en scène et des décors riches, on a toujours autant de plaisir à retrouver le dessin de Gine qui, en plus dans ce Sir Nigel, a joliment évolué.

Sir Nigel, Tome 1, Le Preu du pont de Tilford, Glénat, 13,90 €

Le Preu du pont de Tilford

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