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Le Jardin, Paris, délicat et au ton juste

Un début d’année avec un premier très joli titre, tout en nuances aussi bien graphiques que scénaristiques, en douceur et tendresse. Le Jardin, Paris pourrait être un conte sans non-dits qui parle de la différence, de son bonheur et de son acceptation avec en toile de fond danse et amour de l’art, créativité. On avait été attiré par le bouquet tendre, émouvant et au ton juste, sans emphase ni sensationnalisme qu’a été le titre précédent de Gaëlle Geniller, Les Fleurs de grand frère. Lui aussi parlait de la différence. Dans Le Jardin, Rose est un jeune garçon pour qui danser est sa raison de vivre mais dans un cabaret parisien, celui de sa mère dans les années 20 où il n’y a que des femmes qui portent toutes, bien sûr, des noms de fleurs. Sortie le 6 janvier.

Une première pour Rose, il va danser en solo sur la scène du Jardin. Il n’a pas encore 18 ans. Depuis son enfance il a baigné dans l’ambiance joyeuse du cabaret que tient sa mère. Violette, Perce-Neige, Marguerite, Hyacinthe, Muguet sont ses amies. Rose a eu un énorme succès et remplit la salle. Beauté du corps, travail et spectateurs subjugués, dont un, Aimé qui revient les soirs où il peut être au premier rang quand Rose ouvre le spectacle. Il voudrait le rencontrer mais c’est interdit. On apprend à Rose toutes les subtilités du spectacle, choisir un client qui lui plait et le lui montrer avec discrétion pour pouvoir encore mieux danser, exprimer son talent, avec sensualité mais pudeur vraie. Et ce sera Aimé l’élu qui viendra à Rose en toute discrétion et simplicité. Rose va convaincre sa mère qu’Aimé n’est pas un hypocrite. Quand il l’invite à diner, Rose se demande comment un garçon s’habille dans ce cas. C’est finalement en demoiselle qu’il l’accompagne. Il ou elle, le choix est à faire. Mais la jalousie est pourrait-être au rendez-vous au sein même du cabaret.

C’est aussi un apprentissage Le Jardin. A la fois celui du bonheur et de la liberté avec ses haut et ses bas. Un histoire d’amour mais finalement assez intellectuelle, patiente et aussi un roman avec ses rebondissements, son action, ses revirements, son diable intervieweur. Rose le dit : il est un homme qui aime tellement les femmes qu’il a envie de faire comme elles. Au risque de ne plus savoir qui il est. Il y a les secrets, le passé. Le tout forme un délicat récit sur un trait léger et enchanté de 224 belles pages sans la moindre ambiguïté.

Le Jardin, Paris, Delcourt Mirages, 25,50 €

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