Les Nombrils sont une sorte de fait de société. Trois copines dont deux au Q.I. d’huitre mais bien roulées se tirent la bourre dans un collège plus anglo-saxon que franchouillard. Normal, les auteurs sont québécois. Karine, la girafe planche à pain, et les bimbettes Vicky et Jenny vivent des aventures où amour, passion et ego à la Blanche Neige, miroir mon beau miroir, sont de rigueur. On en est au huitième album qui aborde un tournant peut-être pas simple à gérer. En 2009, Dubuc et Delaf étaient venus à Montpellier en dédicace et avaient dévoilé leurs jolies et drôles Nombrils à Odysseum. Archives Jean-Laurent TRUC.
Rythme rapide, Les Nombrils se devaient aussi d’évoluer en particulier face à leur succès international. Traduit dans bien des langues comme le turc chaque album se tire à près de 200 000 exemplaires. Complètement pris par leurs trois jeunes héroïnes, Dubuc et Delaf gèrent à merveille leur succès avec recul et sérénité. A Géant Casino Odysseum, Dubuc et Delaf ont pu rencontrer ce public qui, depuis leur premier album, soutient inconditionnellement Les Nombrils. Vicky, première de la bande, est une garce très intelligente. Donc dangereuse et consciente de sa force. Jenny, la deuxième du lot, pourrait avoir un bon fond mais Vicky est son modèle et, en prime, elle est vraiment bête. Reste le numéro trois, la plus sympathique. Grande asperge molle, Karine est le souffre-douleur des deux autres mais a quand même de la ressource malgré sa naïveté maladive.
On est, dans la vraie vie, un brin caricaturé. Avec un sens aigu de la dérision, Dubuc et Delaf bâtissent leurs histoires pour rire et aussi émouvoir. Le dessin est drôle, concis, avec le détail qui accroche. Une petite nouvelle, Mélanie, fait ses débuts pas tristes dans le tome 4, Duel de belles. Vicky et Jenny ont du souci à se faire pour notre plus grande joie. Ce qui, n’empêche pas Delaf d’avoir une grande envie de « se lancer dans un roman graphique et se lâcher au niveau dessin ».
Les Nombrils, Tome 4, Duel de belles, Dupuis, 10,95 €
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