Love Story à l’iranienne, pas si simple

Au moment où l’Iran retrouve une place dans le concert des nations avec la levée des sanctions à son encontre, le livre de Jane Deuxard et Deloupy, Love Story à l’iranienne, a un relief inattendu. Libéralisme en Iran ou finalement toujours le poids d’un régime religieux intransigeant qui cache son jeu face à l’opinion internationale ? Ces histoires de couples que racontent les auteurs sont autant de témoignages incontournables à méditer au moment où le président iranien vient en France.

Love Story à l'iranienne Ils sont allés en couple en Iran. Deux journalistes français mais en clandestins à la rencontre de jeunes iraniens qui vont leur confier leurs difficultés à s’aimer en toute liberté. Gila et Rila disent les mariages arrangés, l’absence de tout amour physique complet trop dangereux car une femme peut-être contrôlée sur sa virginité avant le mariage. Et il y a la police politique et religieuse qui espionne, intervient dans les soirées, exige des pots-de-vin. Saviosh a 20 ans et doit étudier la musique traditionnelle, seule autorisée. En 2009 la jeunesse iranienne a tenté de secouer se chaînes, elle le paye cher. Tous sont d’accord et vivent au jour le jour dans la crainte.

Le voile pisté par la police, l’interdiction de fumer, de boire, la place de la femme, quelque soit le milieu, c’est pas vraiment la joie. On ne peut que remercier Jane Deuxard et Deloupy de ce témoignage qui remet les choses à leur place souligné par un dessin et un découpage efficace. Sous prétexte du besoin qu’ont les occidentaux du pouvoir iranien dans l’une des zones les plus menacées du monde, on ferme pudiquement les yeux sur la vie au quotidien de la population. Même si, quand même, on note une évolution fragile de la politique intérieure iranienne. A suivre mais sans se leurrer. Le chemin sera long et difficile.

Love story à l’iranienne, Delcourt Mirages, 17,95 €

Love Story à l'iranienne

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