Adapter de nos jours le roman mythique de Charlotte Brontë, Jane Eyre, était un tour de force aux nombreux pièges. Le changement d’époque qu’il fallait gérer, moderniser la psychologie des personnages, en développer certains comme Adèle, l’enfant que Jane va garder, l’épouse de son patron Isabel, folle dans le bouquin, dans le coma dans la BD, et bien d’autres points encore. Pour cela, tout reposait sur le scénario. Quand on sait que c’est Aline Brosh McKenna qui s’en est chargé pour ses premiers pas en BD, on ne pouvait espérer mieux que la scénariste du film, Le Diable s’habille en Prada. La saga de Brontë pouvait se mettre en place, révisée, proche des comédies dramatiques US à rebondissements multiples et pétries de bons sentiments. Au dessin, on oscille entre comics, franco-belge et Aggie sous le crayon parfois inégal de Ramon K. Pérez dans la gestion des expressions mais dans le ton du sujet.
Un joli mélo qui se dramatise sur la fin mais dont on est sûr du happy-end comme dans le roman. Les grandes lignes sont au rendez-vous. C’est un beau roman, c’est une belle histoire. Il ne faut pas y voir autre chose. L’adaptation bien copieuse se prêtait à cette mise à jour. On la lit d’une traite, tout à l’écoute des péripéties qui vont marquer la belle Jane avant qu’elle ne trouve un bonheur bien mérité avec la Bête. Édifiant et bon enfant.
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