Trois ans pour avoir la suite du Guide du Mauvais père, le tome 4. Guy Delisle persiste et resigne, revendique ce statut qui depuis maintenant plusieurs épisodes permet de retrouver son humour et sa progéniture à laquelle il en fait voir, avec tendresse, de toutes les couleurs. Élever des enfants, tout un programme mais quand on a la sensibilité de l’auteur montpelliérain de Chroniques de Jérusalem, ça passe et ne casse jamais. Encore que la mauvaise foi ça aide aussi. Enfin, bon, c’est commun à tous les parents.
Une chambre d’hôtel, un festival, un coup de spleen. Papa paumé téléphone maison. Pas vraiment concerné les enfants par les petits gâteaux berlinois d’autant que la petit souris aurait intérêt à ne pas oublier de passer. Il y a des oublis néfastes pour un protecteur mais tête en l’air. Alors un petit geste pour se faire excuser. Pas folle la guêpe. Un cahier à faire signer, faut choisir le parent le plus faible même en colère et le manipuler pour qu’il raconte ses exploits de gamin. Même combat et piégé le papa. Perdre sa fille dans la rue ? Possible pour un (mauvais) père et tête en l’air. Il flirte avec l’infarctus et il faut bien qu’il se venge de sa frayeur et de sa culpabilité. A la piscine, en promenade scolaire, il craint le paternel.
Des scènes de vie que Guy Delisle a pu vivre ou a entendu autour de lui. Il les raconte en se moquant parfois de lui. Un brin faux-cul. C’est sobre, fin et vivant, drôle. Il est nunuche ce père aimant mais en dérapage incontrôlé permanent. On sent qu’il n’y en a pas pour longtemps à être dépassé par les marmots qui grandissent. C’est le premier pas vers la retraite (pas encore la maison) mais il peut attendre Guy Delisle. Ces trésors vont lui donner pas mal de pain pour alimenter sa planche. A dessin. Un régal. Il faut continuer ces jolies tranches de vie.
Le Guide du Mauvais Père, Tome 4, Shampoing Delcourt, 9,95 €
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