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Den, Corben et son œuvre la plus personnelle

On en était resté à Murky Word pour Richard Corben. Delirium continue pour le plus grand plaisir des lecteur à publier du Corben passé aux oubliettes au moins pour le public francophile. L’éditeur propose l’une de ses œuvres maitresses, Den. Une des plus personnelles de Corben que présente Mike Mignola en préface avec celle de Fritz Leiber pour la première édition de 1977. Corben disait que Den c’était beaucoup lui, dans la tradition des gringalets qui deviennent des super héros hyper musclés. Avec Den il rajoute quelques couches aux mythes, le déshabille dans tous les sens du terme et lui fait vivre une aventure fantastique. Den qui a hérité de Yul Brynner pour la chevelure, des acteurs de péplum pour le physique va se balader dans un monde qui regarde parfois vers Inca ou Aztèque revisités.

Il a flotté dans l’obscurité sans savoir, avec l’impression d’avoir lu une page de signes bizarres. Il se retrouve dans un corps qui ne lui est pas familier, muscles à tous les étages, chauve et son nom est Den. Le monde qui l’entoure, le monde de nulle-part, semble désertique, du sable et des serpents qu’il dévore, mort de faim. Une oasis, une fontaine, une pyramide il survit et s’interroge, dort et se souvient. Un jeune homme David Ellis Norman découvre dans un livre une feuille et fabrique une machine. Quand dans la réalité que Den vit une créature au look de dragon vert énorme passe près de lui. Rejoint par une créature nue à la coiffe ornementée et aux bracelets qui teintent. Il la suit attirée physiquement, mais le lézard vert aussi. Apparait une antique cite en terrasse. Le lézard attaque la fille, Den s’interpose et prend une volée. Qui lui fait revoir son passé, la lettre de son oncle Daniel qui lui confie un secret, un schéma électronique pour une machine à voyager dans le temps, vers un autre univers.

Le cadre est posé et Den va en vivre des vertes et des pas mures. Il va rencontrer aussi des humains comme lui exportés mais venant d’autres siècles. Un mélange de techniques, armes modernes ou autres, des légions en marche, des gnomes, des femmes guerrières, des guêpes géantes et tout le monde à poil sans aucune censure visuelle. Corben est un chantre de l’hypertrophie mammaire. Le scénario est à suivre de près pour ne pas en perdre le fil car Corben est dans son propre monde. Den a tout d’un gladiateur amoureux de Kath la terrienne au physique avantageux, aura des alliés et affrontera une reine malveillante. Doug Headline a traduit. Un très beau travail de remise en état des planches, scans neufs, lettrage aussi. Graphiquement le dessin de Richard Corben est écrasant de force et de charme, d’érotisme et les décors sont sublimes portés par des couleurs restaurées. Dossier complet et très illustré en fil d’album par Bruce Jones complété par une galerie.

Den, Delirium, 25 €

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