Le Carrefour, retour vers le passé

Un assureur vieillissant est obsédé par une série d’accidents qui se déroulent au même endroit. Il veut savoir pourquoi alors qu’il a été, semble-t-il, impliqué lui-aussi dans un drame sur ces lieux. Il revient dans le village non loin du carrefour meurtrier. Commence alors sous les crayons d’Arnaud Floc’h au scénario et de Grégory Charlet au dessin la confrontation émouvante d’un homme avec une vérité occultée dont il est la victime.

Le Carrefour1968, la France est en grève sans essence et cigarettes. Elias Baumer rencontre sa fille Marianne sur la tombe de sa femme. Ils ne se parlent plus. Baumer est un agent d’assurances méticuleux qui reconstitue en maquette tous les accidents qu’il a à traiter. Une affaire l’obsède, celle du carrefour de Yvette-sur-Loing où il décide d’aller alors que son patron lui a demandé d’enquêter sur les victimes d’un accident de car scolaire.  De nombreux accidents ont eu pour cadre ce carrefour. Ce qui arrange par contre les deux garagistes du patelin. Le médecin du village a lui aussi des idées sur la question. Le carrefour du village si il était réaménagé serait financé par une seule commune. Marianne rejoint son père à Yvette. Baumer découvre peu à peu qu’il y a une sorte de loi du silence sur le village.

Sous un aspect à première vue de chronique villageoise, Arnaud Floc’h a bâti un suspense haletant qui monte en puissance avec sa part de drame et de non-dits. Il faut les découvrir un à un dans cet album. Quels sont les vrais liens de Baumer avec le carrefour ? Quel rôle a joué son père dans un accident ancien ? Un vérité très subtile comme l’intrigue et le déroulé que la ligne claire de Grégory Charlet, sans fioritures, met en évidence avec talent. Un album hors normes.

Le Carrefour, Grand Angle, 18,90 €

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