Catamount T2, sa vengeance sera terrible

La vengeance est un plat qui se mange froid. Dans Catamount, cette maxime se décline aussi bien à cause du scénario, un jeune homme qui a grandi depuis le tome 1 et assez doué avec son Colt, part sur la piste des assassins de sa famille adoptive, que sur le plan météo car la neige et le blizzard sont au rendez-vous. Dans ce tome 2, Catamount aimerait bien vivre en paix ce qui n’aurait pas donné lieu à un album et donc va se retrouver confronté au malheur comme on dit. Le pauvre jeune homme est servi (bien) par Benjamin Blasco-Martinez qui signe scénario et dessin d’après l’œuvre d’Albert Bonneau.

Catamount Fin du XIXe siècle au Colorado. Le progrès est en marche. Catamount chasse l’ours avec son vieux compagnon, Pad, pendant qu’en ville son père adoptif, Osborne, est harcelé par un industriel richissime, Berton, qui veut à tout prix lui acheter son ranch et ses terres. En rentrant de la chasse, Catamount découvre que le chemin de fer progresse vers son village. En voulant défendre un jeune Indien Catamount blesse un soldat commandé par le colonel Clark que reconnait Catamount. Clark a sauvé la vie de Catamount quelques années plus tôt. Berton envoie des tueurs chez la fille d’Osborne et à la chasse de Catamount. La fille et le gendre d’Osborne sont tués. Catamount est arrivé trop tard et le shériff est aux ordres d’Osborne.

La difficulté pour Blasco-Martinez (qui a un projet chez Delcourt dans la série L’Homme de l’année) était de traiter avec originalité un thème assez récurrent en western. La vengeance de Catamount est attendue mais des personnages secondaires comme le colonel Clark brouillent les pistes. Et puis il y a des surprises assez imprévisibles qui viennent elles-aussi troubler un jeu que l’on aurait tort de croire figé. Le dessin est puissant, violent, cadrant parfaitement avec le sujet et le jusqu’au boutisme de Catamount dont on sait bien qu’il va faire un sort peu enviable au méchant Osborne. On verra comment et on espère que sa vengeance sera terrible. Reste aussi, et ce n’est pas rien, le témoignage sur un période des États-Unis où le progrès a autorisé tous les abus. Travailleurs chinois asservis, Indiens chassés et massacrés, petits fermiers expulsés, Blasco-Martinez ne cache rien.

Catamount, T2 Le Train des maudits, Éditions Petit à Petit, 14,90 €

Le Train des maudits

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