Tout conte fée, un délire réjouissant

Alors là, bravo. Il y a des jours où il fait vraiment bon vivre. Lionel Camou et Bandini, auteurs familiaux si ce n’est familiers, ont un point en commun hormis d’être père et fils. Ils ont une ou plusieurs cases en moins mais dans la joie, la gaité et la bonne humeur, le dérapage contrôlé ou presque, le délire réjouissant. La preuve, ils signent Tout conte fée. Depuis Grand méchant renard, on n’avait pas eu l’occasion de s’éclater autant les zygomatiques. En voiture tout le monde, au pays du soda inconnu, en 1915, en compagnie d’un petit chapeau rond rouge qui a du caractère.

Tout conte fée

En 1915 la guerre fait rage et une belle jeune fille fait confiance à son miroir magique. Ce qui ne l’empêche pas de perdre une main et d’avoir un fiance fauché par la mitraille. Mauvais débuts dans la vie pour la donzelle qui tâte de la bouteille. Monsieur Wolf est sorti de l’hosto et le père Léon est aux abonnés absents. Mais la police veille. Mais que fait coincé dans le cheminée le père Noël ? Et Roger Ronimo qui a été tué par une flèche en nettoyant son arc ? Laura Chapon a-t-elle subit un mauvais sort ? Et les mineurs du troisième qui ont un cochon nommé Pépette ? On n’oublie pas Jean-Claude, journaliste à deux têtes Groucho et Alfred ? Enfin quel couple forment Georges Crochet et Pierre Pan ?

Tout conte fée

Stop. On ferme. Il faut se plonger dans cet édifiant carrousel de personnages revisités, de jeux de mots à la Francis Blanche et Pierre Dac. Ils se télescopent, prennent un train miniature. Le loup se paye la grand-mère, enfin façon de parler, et le petit chaperon est une garce sanglante. Vivement que Jésus débarque. On déguste l’humour des Camou à petites gorgées, dessin et textes. Un feuilleton épique et d’époque, baroque. Bandini mixte son dessin, joue sur les formes. Le tout est une belle cuvée atypique.

Tout conte fée, Casterman, 20 €

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