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Paris 2119, Zep et Bertail anticipent

Zep a un faible pour le fantastique, l’anticipation, une science-fiction qui propose des pistes crédible pour un futur angoissant. On l’avait bien compris avec The End, un thriller écologique. Il a aussi un faible désormais pour le scénario. Avec l’excellent Dominique Bertail au dessin, il signe Paris 2119. Un siècle nous sépare de cette date fatidique où l’homme pourra se déplacer par téléportation où il veut, quand il veut. Trop facile évidemment et pas si simple. Au moins pour un Saint Thomas nostalgique qui réfute le système. Un Paris dépareillé, sorte de musée en ruines sous la pluie en permanence, où avec le Transcore, réseau de voyage téléporté, on peut s’évader. Mais vers où. A quel prix. L’association Zep-Bertail a donné naissance à un thriller insidieux bien qu’assez classique sur le sujet. Reste par contre la maîtrise éditorial et le dessin de Bertail dont la froideur volontaire ajoute à l’inquiétude générale ressentie.

Paris, il peut pour contrer la pollution. Depuis les cabines de Transcore qui permettent de se téléporter n’importe où, le métro est pour les paumés, les déclassés. Tristan Keys préfère le métro. Il y croise une femme qui semble malade. Il rejoint sa compagne, Kloé, qui elle se sert du Transcore. Elle va aller à Pékin. On en fait plus non plus les enfants comme avant. Il faut être choisi et avoir un visa de reproduction. Tout est sous contrôlé, ceux des drones et des patrouilles qui interviennent au moindre problème de déviance. On prend des drogues pour tous les plaisirs. Tristan est écrivain mas pour l’instant il écrit des dictées pour les élèves de sites en ligne. Il va rencontrer sa nouvelle patronne qui n’est autre que la femme malade croisée dans le métro. A son retour de Chine, Chloé semble avoir des problèmes de santé. Dans le métro, une fois de plus, Tristan croise sa patronne en plein crise mais une patrouille l’exfiltre et la désintègre dans la rue sous ses yeux. Le lendemain, il la retrouve pourtant bien en vie dans son bureau.

On arrête les frais. Zep fait progresser son suspense que son héros va amener à terme. Que se passe-t-il avec ce Transcore qui a un bug ? Comment des gens peuvent-ils ressusciter ? Tristan enquête et finit par remonter la piste, découvrir une vérité effroyable mais qui a sa logique. De belles astuces scénaristiques, des détails savoureux comme cet Eurostar qui marche encore. On revient aussi sur le dessin de Bertail légèrement saupoudré de couleur d’une grande puissance évocatrice. Un album qui fait voyager, c’est le cas de le dire. A l’influence Bilal.

Paris 2119, Rue de Sèvres, 17 €, version luxe au lavis plus cahier graphique, 25 €

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