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A.B.C. contre Poirot, un meurtrier tout en finesse

Une nouvelle enquête du plus anglais des détectives belges. Hercule Poirot, à le retraite, reprend du service à Londres avec son ami Hastings. Des meurtres sans mobile apparent dont on le prévient par lettre, Poirot serait-il désormais incapable de résoudre cette affaire des plus étranges ? Une adaptation d’un titre de Lady Agatha paru en 1936, A.B.C. contre Poirot a aussi donné naissance dernièrement à une mini série TV britannique. Cette fois, c’est Alberto Zanon au dessin et Frédéric Brrémaud au scénario qui ont mis en images avec beaucoup de talent et de réalisme ce Poirot dans la collection Paquet qui lui est consacrée. Une intrigue machiavélique, toute en finesse, et où souvent, merci Agatha Christie, les apparences sont trompeuses, le suspense maintenu jusqu’au final, à moins que d’un œil attentif, on relève quelques indices pour mieux remonter la piste. Sortie mi-mai.

Il vieillit Poirot, vit à Londres où vient le voir son ami américain, le capitaine Hastings. Poirot qui s’ennuie lui montre une curieuse lettre qu’il vient de recevoir. On le met au défi de découvrir ce qui va se passer à Andover, bientôt, lui qui se vante de résoudre toutes les énigmes. L’inspecteur Japp lui rend visite. Tout est calme à Londres quand on prévient Poirot qu’une vieille dame a été assassinée dans son débit de tabac à Andover. Tout désigne le meurtrier, son mari violent qui est arrêté. Curieusement, on retrouve près du cadavre un guide A.B.C. qui donne les horaires de trains par ville. Poirot comprend que cet indice a été volontairement laissé sur place par le meurtrier et que le pire est peut-être à venir.

Ce qui est incomparable chez Agatha Christie et pas toujours facile à adapter, même si elle n’a cessé de l’être, c’est la progression de l’intrigue, la réflexion plus que l’action. D’où le risque d’être ennuyeux en BD. Ce qui n’est pas le cas avec ce A.B.C. contre Poirot. Les deux auteurs ont à la fois restitué l’ambiance, le ton et fait vivre l’intrigue. Le dessin est lui aussi efficace, les cadrages, les plongées ou les vues du bas vers le haut, le trait détaillé, les personnages peaufinés, on est accroché au texte, aux pages et on se retrouve à ne pas avoir levé les yeux de l’album, pris par toute la subtilité de la grande manipulatrice qu’était Agatha Christine bien servie par Zannon et Brrémaud (Deux ans de vacances). Que dire de plus ?

Hercule Poirot, A.B.C. contre Poirot, Collection Agatha Christie, Paquet, 15 €

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