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Nausicaa, Ulysse au pied du mur

Sacré Ulysse, pas toujours très net le héros d’Homère. Un brin mytho mais qui génère des sentiments passionnels chez les femmes. En 2010 Andrea Serio (merveilleuse Rhapsodie en bleu) signe Nausicaa avec l’aide du scénariste et réalisateur italien Bepi Vigna. Un album qui avait disparu des radars et que réédite Futuropolis. Un plaisir de revoir ces planches d’une rare beauté évocatrice, sensuelle. Comme il le dit dans sa nouvelle postface Serio a souffert pour ce travail qui marque ses débuts sous influence évidente du grand Mattotti. Ce dont on ne se plaindra pas. Pour y arriver Serio raconte qu’il était allé planter un crayon sur la tome de Pratt. Ce qui avait marché semble-t-il.

Nausicaa est fille de la mer dont elle sort un homme. On fête le miraculé qui ne sait pas comment il est arrivé là. Son nom est Ulysse et il va raconter ses voyages. Des îles ensoleillés, des sirènes, Nausicaa est tombée sous le charme. Ulysse parle de son île où il était roi dont l est parti. Pourquoi ? Malheureux ? Pour aussi commander une armada, aller porter la guerre vers Troie dont la cause était une femme, Hélène. Un cheval de bois plus tard et un pillage en prime, Ulysse rentre chez lui, reprend la mer. Et les affaires reprennent, le cyclope, l’astuce des moutons, les géants. Nausicaa cauchemarde. Rencontre avec Circé. On sait à priori la suite.

Sauf que Ulysse c’est amour toujours partant. Bon il a résisté aux sirènes mais Nausicaa se donnera. Elle va en baver la belle, amoureuse totale. Elle le veut pour elle seule le bel Ulysse qui a échappé aux flots. Mais elle doute sur sa sincérité. Il disparait le bougre. La suite on la laisse aux très belles images de Serio, une explosion de couleurs, de traits allongés, de teintes douces ou pénétrantes, violentes. La mer est reine avec les bleus. Elle va en découvrir de belles, la belle. Pénélope, Ithaque, le rêve a son prix, son voyage, Nausicaa, sera-t-il celui enfin du bonheur ? Une vraie splendeur cet album enrichi d’un cahier graphique en fin. Le trait de Serio s’y montre impressionnant.

Nausicaa, L’autre Odyssée, Futuropolis, 17 €

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