Cul de sac, à la découverte du monde de Richard Thompson

Sans vouloir faire dans le pessimisme absolu, il faut bien reconnaître que Richard Thompson est peu connu du public français. Pourtant, ce dessinateur de presse est l’une des références les plus sûres d’outre-atlantique en matière de strips à la hauteur d’un Schulz. Cul de sac est la ville où vit la famille Otterloop dont les aventures ont été publiées avec succès dans les journaux américains dont le Washington Post. Avec un humour parfois glacé, Thompson raconte le quotidien d’un petit monde sympathique mais parfois déconnecté de la réalité, sortes de ravis naïfs. Un tome 1 qui propose un recueil complet des gags en strips parus au début des années 2000 et une découverte d’un univers décalé mais étonnant.

Cul de sacCul de sac porte bien son nom. Il s’y passe beaucoup de choses et il y a un beau musée où on amène les enfants dont Alice de la famille Otterloop. Une pimbêche par moment Alice qui a un cochon d’Inde qui parle, un peu philosophe, et qui va se balader tout au long des histoires, embarqué dans des aventures loufoques. Petey, le frère d’Alice, plus âgé, flirte avec l’adolescence, se sent mal dans sa peau et est persuadé que sa sœur est habitée par un démon. Bizarre Petey. Leur mère est gentille, dévouée et comme son mari est totalement dévouée à ses enfants. Une famille qui parfois mériterait une bonne analyse. Dans la bonne humeur.

Cul de sac
R. Thompson ®

On peut penser aux Peanuts mais Cul de sac, bien que de format comic strip ne joue pas dans la même cour. Thompson cultive par moment le non sens anglo-saxon, sur un scénario linéaire fait de petites choses, de petits riens qu’il saupoudre d’une pincée de surréalisme et de trouvailles géniales. L’écume de mer c’est de la bave de dentifrice selon Alice. Un long chemin finalement assez tranquille Cul de sac mais où rien n’est gratuit, où il faut s’imprégner de l’ambiance pour mieux en savourer le goût. Art Spiegelman signe la préface et analyse avec finesse la série. Richard Thompson atteint de la maladie de Parkinson a cessé de dessiner depuis 2012.

Cul de sac, Urban Comics, 22,50 €

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