Air America, un duo très moyen

La guerre du Vietnam est le cadre cette nouvelle série aéronautique, spécialité aux mérites inégaux de la collection Zéphyr. Air America en est le titre mais surtout le nom d’une compagnie aérienne fondée par la CIA bien avant ce qui est dit dans l’album. Air America a vu le jour au début des années 50. La France, dans sa guerre d’Indochine qui se terminera en 1954, l’a utilisée avec des missions sur Diên Biên Phu. Elle s’appelait alors la CAT, Civil Air Transport, co-fondé vers 1946 par Chennault, patron des Tigres Volant. La CIA la rachète en 1950. Une parenthèse dans cette aventure édifiante où deux pilotes US, en pleine guerre du Vietnam, ex-copains, vont avoir des états d’âme. L’un se lance dans une enquête sur un trafic juteux qui implique l’armée. L’autre se fait avoir et rejoint Air America croyant faire des missions humanitaires. Patrice Buendia et Wallace ont écrit le scénario qui reprend aussi des faits connus comme l’opération Bolo, piège pour les Mig viets, tout en montant des intrigues peu convaincantes. Pour le dessin de Julien Lepelletier, on est parfois déstabilisé par le côté figé et statique des personnages ou des avions.

Air America Été 1966 au Vietnam, les pilotes Hoper et Janssen reviennent d’une mission de bombardement au Laos. Un village civils a été dévasté par le napalm. Hoper qui ne supporte plus ces dommages collatéraux volontaires, quitte l’USAF. Le capitaine Janssen devient un as et participe à l’opération Bolo. Muté, il est reçu par le colonel Kubert. Hyper est lui resté au Laos où il se noie dans l’alcool. Pourtant un ami lui propose de remettre en état un vieux monomoteur à hélice. Janssen doit servir de guide à deus journalistes américains dont la très belle Helen Burnsley. Elle sur la piste du meurtrier d’un sergent, Watts, qui travaillait sous les ordres de Kubert. Elle demande à Janssen de l’aider. Hoper est recruté par Air America soit disant pour ravitailler des civils en vivres. Hoper accepte mais très vite on lui colle aux basques de drôles de gardes du corps. Il comprend qu’il s’est fait avoir. Jannsen enquête et se rend compte qu’il y a bien un loup dans la bergerie.

Hanssen qui joue au cow-boy et au shérif réunis, Hoper dans la panade, les deux destins sont faits pour se recouper au Laos. La CIA mène la danse, ce qui est le plus crédible du scénario. Toujours un duo pour Buendia dans la lignée L’Aigle à deux têtes. On aurait pu espérer mieux, plus costaud, peut-être en scindant les histoires en deux albums différents. Les dialogues aériens sont trop mixtes franco-anglais et inintelligibles hormis pour les spécialistes mais c’est tendance dans ce genre de BD. Les couleurs sont aussi d’un flashy redoutable. Moyen moins.

Air América, Tome 1, Sur la piste Hô Chi Minh, Zéphyr, 14 €

Sur la piste Hô Chi Minh

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