L’Été Diabolik, l’espion qui venait du froid

Souvenirs de l’empire de l’atome et les voyages de Paul le télépathe avait déjà été une excellente surprise. Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse déclinent les décennies. Cette fois ils passent, d’un trait clair à la cartoon et sous la houlette d’un personnage de comics de l’époque, aux années soixante. Leur héros est un adolescent, Antoine, qui raconte comment son été de 1967 a vu s’envoler à la fois sa jeunesse, son père et ses illusions. Une vraie aventure de bonne série B, nostalgique et séduisante.

L’Été DiabolikAntoine est un jeune et bon joueur de tennis qui met une raclée à Erik. Il devient son copain même si leurs pères en viennent au mains. Louis Lafarge, le père d’Antoine, est un ingénieur méticuleux mais secret qui est reconnu par un certain Monsieur Noé. Grâce à lui Antoine devient ami avec un jeune fille, Joan, mais ils sont agressés sur la route par un homme armé, le père d’Erik, retrouvé mort le lendemain. Pourquoi Monsieur Noé a-t-il parlé de chasse aux soviets ? Antoine devient l’amant de Joan, jeune américaine en rupture familiale. Erik, lui, découvre que son père était un nazi qui a été prisonnier des Russes en Sibérie. Antoine ressent le grand amour pour Michèle qui l’ignore et au passage prend du LSD avec Joan. Mais qui est cet homme en combinaison noire, réplique du terrible Diabolik ? Et pourquoi le père d’Antoine disparaît ?

Une histoire très riche en rebondissements, très feuilleton années soixante, avec une pointe amusante de graphisme pop et un bon suspense. On se faufile dans ce scénario dont le héros, le père d’Antoine ressemble au héros de Mad Men. Le narrateur, Antoine, est un témoin qui va tenter de recoller les morceaux pour enfin découvrir une vérité très inscrite dans l’environnement politique et historique de ces années, dont l’assassinat de Kennedy ou le KGB et ses espions. Le dessin est vraiment de haute tenue dans ce roman-biographique d’Antoine. Thierry Smolderen a peaufiné sa copie avec son Été Diabolik ressorti des archives de l’époque comme avec Pilote que lit Antoine chaque semaine.

L’Été Diabolik, Dargaud, 21 €

L’Été Diabolik

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